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Un hashtag qui enflamme la toile

Aliaa Al-Korachi, Mardi, 08 juillet 2014

Bombardement, coupures d’électricité, fermeture des points de passage, des salaires en retard, pénurie des médicaments : une multitude de souffrances que des Gazaouis énumèrent dans un hashtag qui a mobilisé les réseaux sociaux.

Hashtag

« #Gaza a le droit de vivre », ce hashtag, formé de 3 mots en arabe, a mobilisé les internautes, pour devenir le plus en vogue sur Twitter, avec une dizaine de pages sur Facebook. Les initiateurs de ce hashtag, lancé le 24 juin, ont voulu en faire une campagne électronique, qui vise à « dévoiler les détails de la souffrance de 1,8 million de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza dans une crise économique et humani­taire sans précédent, à cause du blocus israé­lienimposéà cette région depuis 2007 ». Ces activistes palestiniens ont appelé les usagers de Twitter de « postez et repostez » ce hashtag pour « sensibiliser l’opinion afin de sauver la bande de Gaza de la non-vie ».

Un appel qui n’a pas tardé à trouver un impor­tant écho. Des milliers d’internautes ont pris d’assaut Twitter pour raconter des scènes drama­tiques de leur quotidien dans la bande tandis que des milliers d’autres viennent exprimer leur solidarité. Dans un poste écrit par le journaliste palestinien Samir Hamatou, on peut lire : « Outre les menaces israéliennes d’une attaque, le renforcement du blocus, l’arrêt de la centrale d’électricité laissant Gazabaignée dans l’obs­curité, la fermeture continue du passage de Rafah, la pénurie de denrées alimentaires, le manque de médicaments, ce sont tous des troubles et des mauxqui hantent quotidienne­ment les habitants de Gaza ».

Atef Aboul-Ela écrit: « Les 8 passages qui devraient mener à Gaza sont tous fermés. Les habitants de la bande sont privés de déplace­ment et de voyage. Même les convois d’aides ont été aussi interdits de pénétrer dans le terri­toire ».

Dans le post écrit par l’analyste palestinien Adnane Abou-Amer, on peut lire: « Des milliers de familles entament le Ramadan alors qu’ils sont incapables de fournir le minimum de nour­riture en iftar et sohour».

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Mona Sobeih se demande si la ville est propice à la vie ou pas. « Sommes-nous vivants?... A Gaza, ce n’est pas la mort qui vient soudaine­ment, mais c’est la vie ».

Le retard de paiement des salaires pour 50 000 familles a mobilisé les internautes. Diffusant les numéros de téléphone des ministres du nouveau gouvernement de consensus palestinien, des activistes ont lancé une campagne pour leur envoyer des SMS pour leur rappeler la situation difficile dans la bande de Gaza.

Ramadan sous les roquettes

Le visuel est toujours plus parlant dans ce hashtag. Les Twittos ont choisi des photos émouvantes, des caricatures qui représentent des formes de souffrance ou des vidéos de tirs sur Gaza pour que leurs tweets aient plus d’im­pact. On peut aussi suivre en direct les tirs israéliens.

L’activiste Galia Adnane affirme: « Avez-vous essayé de dormir alors que les bruits d’explosions sont autour de vous? Les portes se secouent, les martyrs tombent. Ainsi, on vit maintenant sous le bombardement de Gaza ».

D’autres internautes partagent des conseils sur les précautions à prendre afin de se proté­ger des bombardements: « Essayez de coller du plastique adhésif ou des couvertures de livres scolaires sur les vitres des fenêtres, car celles-ci explosent avec le bruit des bombes ».

L’ironie ne manque pas non plus. On relève le tweet tristement ironiquedu blogueur Khaled Al-Safi: « Ramadan sous le bombardement est plus beau ». « Profitez de l’offre de 3 jours à Gaza sous les F16, Apache, artillerie lourde … Avec une réduction spéciale pour les frères arabes », écrit-il. Un hashtag et desmots-clés: « #Gaza la dignité, #Gaza maintenant, #Gazadans notre coeur ».

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