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Ukraine : Nouvelle perspective de rapprochement européen

Sabah Sabet, Lundi, 30 juin 2014

L’Union européenne a signé vendredi l’accord d’association avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, trois ex-républiques soviétiques qui veulent se rapprocher de l’Europe occidentale malgré les pressions de la Russie.

Après des années de négociations, l’Ukraine a enfin signé, à Bruxelles en Belgique, vendredi 27 juin, le volet com­mercial de l’accord d’association avec l’Union européenne. Le volet politique avait déjà été signé le 21 mars. Un accord qui est à l’origine des tensions entre Kiev et Moscou, mais qui présente une victoire pour les responsables ukrainiens. « C’est le résultat de sept années de travail, il offre une nouvelle pers­pective à l’Ukraine et nous allons utiliser cette opportunité pour moderniser le pays », a annoncé le président ukrainien, Petro Porochenko, en arrivant vendredi à Bruxelles pour signer cet accord avec les dirigeants de l’Union européenne. L’accord a été formellement signé à Bruxelles par les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE avec le président ukrainien et les premiers ministres, géorgien Irakli Garibachvili et mol­dave Iurie Leanca. « C’est un grand jour pour l’Europe (...). L’Union européenne se tient à vos côtés, aujourd’hui plus que jamais », a déclaré vendredi Herman Van Rompuy, président du Conseil européen. La signature du document avait été initialement prévue en novembre 2013 avant la volte-face du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui a préféré se tour­ner vers la Russie pour obtenir une aide économique. Cette décision avait entraîné le mouvement de contestation qui a conduit à la chute du président, suivie de l’annexion de la Crimée par la Russie puis de l’insurrection séparatiste dans l’Est.

La Russie, qui s’opposait à ce rapprochement européen, a averti cette semaine qu’elle prendrait des « mesures de protec­tion » s’il s’avérait que l’accord d’association nuisait à son économie. « La conclusion d’un tel accord aussi sérieux relève bien sûr de la souveraineté de chaque Etat », a réagi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine. Et d’ajouter : « Les conséquences de l’accord (signé) par l’Ukraine et la Moldavie seront sans aucun doute graves ».

De sa part, l’UE affirme que la Russie a tout à gagner d’une modernisation de l’économie de ses voisins et que rien, dans l’accord, n’est susceptible d’affecter la Russie. « L’accord est positif, il n’est pas contre quiconque », a renchéri le président de la commission, José Manuel Barroso.

L’accord d’association, inédit dans l’histoire de l’UE, porte sur une large coopération en échange, par les trois pays, d’en­gagements pour l’Etat de droit et la lutte contre la corruption.

En outre et sur le terrain, l’Ukraine espérait obtenir cette semaine des actions concrètes de la Russie pour consolider dans l’Est un fragile cessez-le-feu avec les rebelles, dans l’es­poir d’ouvrir un dialogue de paix. Les dirigeants de l’Union européenne, qui ont signé l’accord d’association avec l’Ukraine l’éloignant du giron russe au grand dam de Moscou, ont demandé à la Russie de prendre des mesures visant à mettre fin à une insurrection séparatiste meurtrière, sous peine de sanctions. Le ministre russe de l’Economie, Alexeï Oulioukaev, a averti samedi que de nouvelles sanctions pour­raient avoir des « conséquences graves » sur la croissance du pays. Selon le scénario le moins optimiste, « la croissance économique pourrait passer gravement en territoire négatif, les revenus baisseraient, l’inflation augmenterait et les réserves de l’Etat diminueraient », a-t-il dit.

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