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Débat houleux sur le cinéma libre

Mardi, 17 juin 2014

Le cinéma indépendant a été au centre d’une vive polémique qui a animé les discussions au Festival d’Ismaïliya.

Bien que dix ans se soient écoulés depuis l’émergence du concept de « cinéma indépendant » et la création d’une section spécifique pour ce cinéma au sein du CNC (Centre National du Cinéma), la polémique autour de la définition de ce concept continue à être vive. Le statut de ceux qui travaillent dans ce secteur reste flou. Ce thème a dominé la dernière édition du Festival international d’Ismaïliya sur les films documentaires et les courts métrages.

D’abord, s’est tenu un colloque sur le rôle de la commission du cinéma libre auprès du syndicat des Cinéastes. Cette commission a été récemment créée, à l’initiative du chef du syndicat, Mossaad Fouda, dans le but de soutenir les jeunes cinéastes indépendants, à travers des stages de formation, des ateliers dans divers gouvernorats et leur accréditation pour exercer le métier. De par sa structure, la commission assure une représentation équilibrée de toutes les parties concernées. Hormis le réalisateur Ossama Gharib, rapporteur de la commission et représentant du syndicat des Professions cinématographiques, cette entité récente regroupe des figures éminentes du cinéma indépendant, tels les réalisateurs Atef Chokri et Névine Chalabi, ou le producteur et scénariste Mohamad Héfzi.

Certains avaient dénoncé la création de cette commission par le président du syndicat des Cinéastes, y voyant une tentative officielle de contrôler les jeunes. D’autres ont dit qu’il s’agissait d’une astuce de la part du président du syndicat, afin de remporter plus de voix lors des prochaines élections, en flirtant avec le courant indépendant. « Ces détracteurs ne doivent pas trop se laisser influencer par la théorie du complot », commente le réalisateur Ossama Chokri. Et d’ajouter: « La commission n’a pour objectif que de fournir l’aide nécessaire aux jeunes cinéastes, dans les divers gouvernorats égyptiens, sans vouloir dominer leur création ».

Le tollé soulevé par l’adhésion au syndicat de Cinéastes de ceux qui n’ont pas obtenu leurs diplômes de l’Institut du cinéma n’a pas laissé certains indifférents. L’inexistence d’un règlement clair perpétue la polémique.

Aides à la production

Au-delà de cette polémique, le Festival d’Ismaïliya a été une occasion pour les cinéastes d’obtenir des aides à la production et de parachever le tournage des films déjà commencés. Ceci notamment par le biais du forum de la production, dirigé par la réalisatrice Magui Morgan. A la clôture du festival, le film Al-Asmak toqtal marratein (les poissons sont tués deux fois) de l’Egyptien Ahmad Fawzi Saleh a remporté le prix de la post-production d’un montant de 15000 dollars. Et le film Horoub Miguel (les guerres de Miguel) de la Libanaise Hélène Al-Raheb a décroché le prix du développement et de la production de 5000 dollars.

En marge du forum de la production, s’est tenue également la rencontre des jeunes réalisateurs avec les membres du jury, les producteurs et les distributeurs mondiaux. On y a passé en revue les différents modèles de coproduction ainsi que divers organismes donateurs qui mettent leur expérience à la disposition des jeunes créateurs. Ceci en présence de la réalisatrice et productrice Marianne Khoury et du scénariste-producteur Mohamad Héfzi, deux Egyptiens assez rodés dans ce domaine qui peuvent jouer le rôle de médiateurs

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