L'Egypte offre un climat moins propice à la création d'entreprise, selon la Banque mondiale.
L’egypte est le pays ayant entrepris le plus de réformes pour faciliter les affaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord depuis 2005 : c’est ce qu’annonce la 10e édition du rapport annuel Doing Business de la Banque mondiale. Mais cela fait 4 ans que le travail avance désormais à petits pas. « L’amélioration s’est concentrée sur la période 2005-2009 et, au cours des 4 dernières années, il n’y a pas eu d’amélioration visible des critères mesurés par Doing Business », soulignent les auteurs du rapport.
Cette année, l’Egypte progresse d’un rang au classement général de l’indice de facilitation des affaires, et se place 109e sur les 185 économies étudiées dans le rapport. Ceci alors que l’Egypte a régressé dans 8 des 10 sous-indices entrant dans le calcul.
Le plus grand recul concerne l’octroi de permis de construire, où l’Egypte a perdu 7 rangs et se place 165e. Bien que le coût d’obtention d’un permis de construire soit en Egypte bien inférieur à la moyenne régionale, le nombre de procédures et le temps nécessaire à l’obtention sont, eux, largement supérieurs à la moyenne.
L’Egypte recule aussi dans l’indice du commerce transfrontalier : le rapport recense qu’il faut compter 13 jours, soit un jour de plus que le délai nécessaire, pour une importation. Les coûts élevés à l’exportation sont aussi pointés du doigt.
L’Egypte recule en outre de 3 places pour les 4 indices suivants : la création d’entreprise, la protection des investisseurs, l’obtention de prêts et le transfert de propriété. Le seul indice sur lequel l’Egypte a progressé au cours de l’année est celui du règlement de l’insolvabilité. L’amélioration est pourtant maigre, avec une seule place de gagnée, pour se placer 139e. Cette progression semble plutôt due au recul d’autres pays, puisque les sous-indices correspondant — délai, coût et taux de recouvrement — n’ont en réalité pas été améliorés.
Changements politiques
Les auteurs du rapport notent cependant que le ralentissement des réformes en Egypte, comme dans d’autres pays voisins, est l’une des conséquences des changements politiques qui secouent la région. « Les gouvernements post-Printemps arabes ont dû faire face à un large éventail de questions économiques, sociales et politiques, ce qui a globalement ralenti le processus de réforme », pondère le rapport. Les économistes de la Banque mondiale regrettent aussi un manque de transparence remarquable qui détruit la réputation de ces pays : « Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord constituent l’une des régions qui présentent le plus de contraintes quant à l’accès à l’information réglementaire, tel que les barèmes d’honoraires ». Ils estiment qu’il est nécessaire pour les gouvernements, en parallèle de leurs efforts pour améliorer l’environnement réglementaire, d’investir dans des structures de gouvernance et d’accroître la transparence.
Aucun pays de la région ne figure sur la liste des 10 pays ayant entrepris des réformes majeures cette année. Dans la région, les pays du Golfe tiennent le devant de la scène, avec en tête l’Arabie saoudite, classée 22e mondiale pour cet indice de facilitation des affaires, suivie par les Emirats arabes unis et le Qatar, qui occupent respectivement les 26e et 40e rangs mondiaux.
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