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L’UNRWA en questions-réponses

Mercredi, 05 février 2025

Comme prévu, Israël a rompu cette semaine tous ses liens avec l’UNRWA. Une décision à haut risque alors que l’agence onusienne représente la colonne vertébrale des opérations humanitaires dans les territoires occupés. Focus

UNRWA

Qu’est-ce que l’UNRWA et quand a-t-elle été créée ?

L’UNRWA, l’Agence de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, est l’agence de l’ONU spécialement dédiée aux réfugiés palestiniens. Elle a été créée en 1949 après la création de l’Etat d’Israël qui a donné lieu à l’exode de centaines de milliers de Palestiniens vers les pays voisins, soit la Nakba.

Quel est son fonctionnement et que représente l’UNRWA en chiffres ?

Cette agence a été initialement créée pour être temporaire, mais son mandat est renouvelé tous les trois ans par l’Assemblée générale de l’ONU. Ses actions sont multiples : elle doit fournir une assistance humanitaire et une protection aux réfugiés palestiniens, « dans l’attente d’une solution juste et durable à leur situation ». L’UNRWA gère notamment des centres de santé et des écoles à Gaza et en Cisjordanie, accueillant un demi-million d’élèves. Elle entretient également les infrastructures de 58 camps. Fournissant abris, nourriture et soins de base, elle est considérée comme « la colonne vertébrale » de l’aide à Gaza en particulier, en proie à une catastrophe humanitaire. A ce jour, 5,9 millions de réfugiés palestiniens peuvent bénéficier de ses services, détaille l’agence sur son site. Et sur les 30 000 personnes employées, 13 000 officient dans la bande de Gaza, réparties dans plus de 300 installations sur un territoire, selon les chiffres avancés par l’agence début 2024.

Comment se fait son financement ?

Financièrement, l’agence est largement dépendante des donations d’Etats ou d’organisations régionales. Elle s’appuie sur une structure de financement très sensible aux changements de politique des Etats donateurs et à la perception de l’opinion publique. En effet, le budget de l’agence dépend presque entièrement de contributions volontaires des Etats (à hauteur de 95 % en 2022), dont plus de la moitié est renouvelée d’une année à l’autre. Les Etats-Unis ont longtemps été le principal contributeur financier, suivis de l’Union européenne. Mais en 2018, Donald Trump, alors président, a décidé de cesser ces contributions. Elles ont été rétablies par l’Administration de Joe Biden, mais en janvier 2024, les Etats-Unis ont de nouveau suspendu leur financement après les accusations d’Israël. D’autres pays leur ont emboîté le pas, compliquant davantage la situation financière déjà difficile de l’UNRWA, qui s’est depuis tournée vers d’autres pays ou encore des dons privés d’ONG, d’entreprises ou de particuliers.

Quelle est sa spécificité et quelle est la spécificité du statut de réfugié pour les Palestiniens ?

L’UNRWA marque la singularité de la cause palestinienne, puisque les réfugiés palestiniens sont les seuls à ne pas dépendre du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR). La définition d’un réfugié palestinien est ainsi elle aussi particulière : « Il s’agit d’une personne dont le lieu de résidence habituel était la Palestine entre le 1er juin 1946 et le 15 mai 1948, et qui a perdu à la fois son domicile et ses moyens de subsistance en raison du conflit de 1948 ». Cette définition inclut les descendants des réfugiés de 1948, contrairement à celle du HCR pour les autres réfugiés. C’est pour cela que le nombre de réfugiés est passé de 700 000 en 1949 à quelque 5,9 millions aujourd’hui. En juin dernier, le Bureau central palestinien des statistiques a fait savoir que 2,5 millions de réfugiés vivent en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, soit 42 % des réfugiés palestiniens enregistrés. Le bureau indique que les réfugiés représentent respectivement environ 66 % et 26,3 % de la population de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.

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