
Les obligations égyptiennes ont connu une grande affluence sur les marchés internationaux. (Photo : AFP)
Après quatre ans d’absence, l’Egypte est retournée cette semaine sur les marchés internationaux de la dette avec l’émission d’obligations internationales d’une valeur de 2 milliards de dollars. Selon l’agence britannique Reuters, il y avait deux offres. La première d’une valeur de 1,25 milliard de dollars sur 5 ans avec un rendement de 8,625 % et la seconde d’une valeur de 750 millions de dollars sur 8 ans avec un rendement de 9,45 %. « L’émission a connu une forte demande de la part des investisseurs internationaux. Les demandes présentées ont totalisé environ 10 milliards de dollars dans chaque offre, soit 5 fois le montant requis », selon Reuters. L’émission a été gérée par plusieurs grandes institutions financières internationales telles que JP Morgan Chase, Citigroup, HSBC, Goldman Sachs et Standard Chartered, ce qui reflète le niveau de confiance dans l’économie égyptienne.
La dernière offre internationale d’obligations en dollars par l’Egypte remonte à 2021, lorsque le gouvernement avait émis des obligations d’une valeur de 6,75 milliards de dollars dans le cadre de deux émissions en février et en septembre.
Cette nouvelle émission est intervenue après l’obtention par l’Egypte la semaine dernière d’un prêt d’une valeur de 2 milliards de dollars auprès d’investisseurs régionaux et internationaux, et après le remboursement par le gouvernement égyptien d’engagements financiers d’une valeur de 3 milliards de dollars en novembre 2023.
Les obligations égyptiennes ont connu une grande affluence sur les marchés internationaux. Les obligations sont l’un des plus importants instruments de la dette sur les marchés émergents. La prime de risque sur les obligations égyptiennes a également diminué, dans un contexte d’optimisme quant aux récents développements géopolitiques et économiques qui pourraient soutenir l’économie égyptienne. Selon les données de Bloomberg, le prix des obligations était inférieur d’environ 60 points de base au prix indicatif initial, ce qui reflète une amélioration de l’appétit des investisseurs pour les instruments de la dette égyptienne. « La baisse du prix initial des obligations reflète notamment l’amélioration de la position de crédit de l’Egypte, ce qui rend le moment approprié pour collecter les fonds nécessaires », indique Medhat Nafea, professeur à la faculté d’économie de l’Université du Caire, dans une interview avec Al-Arabiya Business. Et d’ajouter que l’Egypte a besoin d’un financement en dollar compris entre 3 et 4 milliards de dollars jusqu’à la fin de l’exercice 2024-2025. Nafea souligne aussi la volonté du ministère égyptien des Finances de ne pas accroître les emprunts et d’imposer des restrictions sur les emprunts en devises fortes, mettant l’accent sur la restructuration de la dette.
Les prévisions de Nafea sont en accord avec celles de l’institution américaine Goldman Sachs qui affirme dans son rapport que l’Egypte va émettre des outils supplémentaires d’endettement d’une valeur comprise entre 3 et 4 milliards de dollars au cours du premier semestre de cette année afin de combler le déficit de financement et d’accroître ses réserves de liquidités. Le succès de l’offre renforce les opportunités de l’Egypte de recourir davantage aux marchés internationaux, alors qu’elle cherche à combler un déficit de financement estimé à environ 10 milliards de dollars au cours de l’exercice en cours.
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