La justice sociale étaitle 2e pilier du programme électoral de Hamdine Sabahi lors de la présidentielle de 2012. Pour ce scrutin, elle est à la tête de ses priorités. Pour son rival Abdel-Fattah Al-Sissi, «
la justice sociale n’aura jamais lieu au détriment des pauvres »
.
En fait, « l’indigence » est le mot que le maréchal a inlassablement répété durant ses discours télévisés, donnant un aperçu très dramatique sur la pauvreté qui frappe 26,3% de la population (chiffre avancé par l’Organisme central du recensement et de mobilisation). Les deux candidats ont insisté à chaque occasion sur le fait que l’élimination de la pauvreté et du chômage constituent une de leurs priorités. « Le développement » est la solution-clé chez les deux candidats. Sissi entend lancer des plans de développement pour sortir les Egyptiens du « cercle vicieux de la pauvreté d’ici deux ans », mais il ne les nomme pas. Ces projets comme il promet, vont créer 4 millions d’offres d’emploi. Son plan vise aussi la création de « 26 villes et sites touristiques, 22 villes pour les industries des minéraux et huit nouveaux aéroports ». Dans sa lutte contre la pauvreté et le chômage, Hamdine, le candidat de gauche, lui, promet de mettre en place, en l’espace de 4 ans, 4 millions de micro-projets, qui fourniront annuellement 1,25 million d’offres d’emploi. Dans le programme social de Sabahi, le paysan occupe une place centrale. Créer une banque de développement en Haute-Egypte pour « financer les projets dans cette région » et « sauver l’agriculteur d’un système bancaire inefficace », figurent parmi ses propositions pour améliorer les conditions de vie des paysans. Annuler les dettes des paysans, et consacrer à chaque jeune sans emploi, un feddan de terre à bonifier, et un prêt à taux réduit de 10000 L.E. est une autre proposition avancée par Sabahi qui, selon l’économiste Hamdi Abdel-Azim, va peser lourd dans le budget de l’Etat en déficit. Pour l’économiste « les deux candidats, en misant seulement sur le développement, ne présentent pas une solution urgente pour la pauvreté et le chômage. Ils auraient dû proposer des politiques sociales à court terme ».
Redistribution des revenus
Patience. C’est l’appel que Sissi adresse aux fonctionnaires ayant des revendications salariales. « L’amélioration des salaires et des pensions devrait avoir lieu après l’amélioration des capacités économiques et financières de l’Etat », pense-t-il. Sabahi, lui, promet une restructuration des salaires pour améliorer les bas revenus et plafonner les hauts salaires. Son programme vise à baisser les rémunérations des grands fonctionnaires de 25%. Le candidat entend aussi lancer un plan national pour la récupération immédiate des fonds des pensions et des assurances et les investir d’une manière sûre. En ce qui concerne la suppression des subventions, Sissi estime qu’on « ne peut pas les supprimer tout d’un coup. Le peuple ne le tolérera pas ». Le candidat suggère que l’amélioration du niveau de vie des Egyptiens doit précéder une telle démarche. Sabahi, quant à lui, promet d’augmenter les subventions pour les pauvres en les annulant pour les riches. Il entend aussi imposer un système d’impôt progressif.
Quant à l’accès équitable aux soins et à l’éducation, selon Hazem Mounir, activiste des droits de l’homme, les deux candidats ne font que répéter les clauses de la Constitution sans préciser les mécanismes ou le calendrier susceptible de traduire ces clauses en réalité. Sissi affirme que pour améliorer le système éducatif, l’Egypte a besoin de 20000 nouvelles écoles au plus vite avec un coût de 500 milliards de livres. Quant à Sabahi, son programme vise à réaliser un saut qualitatif dans l’enseignement technique qu’il considère comme la locomotive du développement.
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