« une croissance mondiale hétérogène et incertaine ». C’est le titre du rapport publié par le Fonds Monétaire International (FMI) le 17 janvier sur les perspectives économiques mondiales. Ce rapport a révélé la révision à la baisse des perspectives de croissance de l’économie égyptienne par rapport aux prévisions du FMI d’octobre dernier. Selon le rapport, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Egypte devra atteindre 3,6 % en 2025 et 4,1 % en 2026 contre des estimations précédentes de 4,1 % et 5,1 % en octobre dernier. La révision des perspectives de l’économie égyptienne intervient dans un contexte mondial fait de disparités et d’incertitude, d’après le rapport qui a également revu à la baisse des perspectives de croissance de 10 économies, dont l’Arabie saoudite, la Turquie, Thaïlande, le Pakistan, l’Italie, la France et l’Allemagne (voir encadré).
Pour Mohamed Shadi, analyste économique au Centre égyptien de la pensée et des études économiques, cette révision à la baisse de la croissance de l’économie égyptienne s’explique par la conjoncture régionale et mondiale. « Au niveau mondial, le retour du président américain Donald Trump à la Maison Blanche et l’adoption de politiques protectionnistes pourraient entraîner la montée de l’inflation au niveau mondial. Aussi, la demande sur les produits chinois va baisser, ce qui risque de ralentir le commerce mondial », souligne-t-il, en ajoutant que ce recul dans le commerce mondial aura des répercussions sur les indicateurs macroéconomiques liés à la balance commerciale de l’Egypte. « Il y aura une baisse des prix de certains produits, tels que les produits alimentaires et les produits métallurgiques, ainsi que le gaz naturel à la suite du recul de la demande des pays européens. Ce qui entraînera, par conséquent, un recul des exportations de tels produits égyptiens », prévoit Shadi, qui pointe également l’effet des attaques des Houthis en mer Rouge, ainsi que des tensions géopolitiques régionales sur les revenus du Canal de Suez.
Trouver le juste équilibre
Le rapport de l’institution internationale a en outre évoqué les risques géopolitiques et régionaux et leurs conséquences sur le commerce mondial cette année et l’année prochaine. « La révision (à la baisse) est due à la forte augmentation de l’incertitude en matière de politique commerciale, qui risque de nuire à l’investissement de manière disproportionnée parmi les entreprises à forte intensité commerciale », selon le rapport.
Quelles seront donc les politiques que le gouvernement devra prendre pour surmonter ces risques ? Dans son rapport, le FMI insiste sur l’importance de l’application de politiques visant à trouver un équilibre entre l’inflation et l’activité économique, en reconstituant les marges de sécurité et en améliorant les perspectives de croissance à moyen terme grâce à une intensification des mesures structurelles.
Pour sa part, Mohamed Shadi insiste sur l’importance de l’accélération du programme d’introduction en Bourse des entreprises publiques (IPO) au cours de la période à venir et la mise en place d’une politique de change flexible basée sur la détermination du prix du dollar selon l’offre et la demande. « Et ce, dans l’objectif d’attirer plus d’investissement étranger direct et d’apaiser les pressions sur le billet vert », conclut-il.

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