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Au moins 40 ans pour reconstruire toutes les habitations de Gaza

Rim Darwich , Lundi, 20 janvier 2025

Le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a confirmé lundi que 92% des foyers à Gaza ont été détruits.

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Une zone réduite à l'état de ruines à Gaza. Photo : AFP

Quelques heures à peine après l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu qui a braqué les regards sur Gaza, responsables en tout genre et gazaouis se posent tous la même question: combien faudra-t-il dépenser et attendre pour qu'une vie normale reprennent ces droits dans ce coin du monde?

Après 15 mois de guerre et de bombardements, 92% des foyers de la bande de Gaza est aujourd'hui dévastée slon le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, le lundi.

Près de 1,6 millions d'habitants de l'enclave vivent actuellement dans des centres d’hébergement ou des tentes et 14 hôpitaux seulement sur 36 fonctionnent partiellement, a publié lundi 20 janvier l’agence de presse palestinienne WAFA.

Un quart de million d’habitations ont été partiellement ou complétement détruites dans le secteur de Gaza, a annoncé lundi 20 janvier, le bureau médiatique du gouvernement de Gaza.

En septembre 2024, un rapport de l'ONU basée sur des images satellite avait révélé qu'environ un quart des structures de Gaza avaient été détruites ou gravement endommagées. Environ 66 % des structures, dont plus de 227 000 logements, ont subi au moins des dommages importants.

Fin janvier 2024, quelque mois à peine après le début de la guerre et avant certaines opérations terrestres israéliennes intensément destructrices, notamment dans la ville de Rafah, la Banque mondiale avait estimé les dégâts à 18,5 milliards de dollars, soit presque la production économique combinée de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 2022.

« Il faudra 40 ans pour reconstruire toutes les maisons », assure un rapport du Shelter Cluster, une coalition internationale de fournisseurs d'aide dirigée par le Conseil norvégien pour les réfugiés. Le rapport a calculé le temps qu'il faudrait pour reconstruire toutes les maisons détruites dans le cadre de ce qui était connu sous le nom de mécanisme de reconstruction de Gaza, mis en place après la guerre de 2014.

Le rapport indique que même selon le scénario le plus optimiste, avec un taux de croissance projeté de 10%, le redressement de Gaza prendrait encore des décennies.

« En supposant qu'il n'y ait pas d'opération militaire, que les biens et les personnes puissent circuler librement, que les investissements soient importants et que la population augmente de 2,8 % par an, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) estime que le PIB par habitant de Gaza reviendra à son niveau de 2022 d'ici à 2050 », indique le rapport.

En octobre 2024, environ un an après le début de la guerre, le CNUCED avait indiqué que si la guerre se terminait le lendemain de la tenue de la conférence, et que Gaza revenait à la situation qui prévalait avant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, il faudrait 350 ans pour que son économie meurtrie retrouve le niveau précaire qui était le sien avant la guerre.

« Si la tendance de croissance 2007-2022 se rétablit, avec un taux de croissance moyen de 0,4 %, il faudra 350 ans à Gaza pour retrouver les niveaux de PIB de 2022 », calcule le rapport.

Le 2 mai 2024, sept mois après le début de la guerre, l’ONU évaluait le coût de la reconstruction de la bande de Gaza entre 30 et 40 milliards de dollars. «L’ampleur de la destruction est énorme et sans précédent (…). C’est une mission à laquelle la communauté internationale n’a pas été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale», avait déclaré Abdallah al-Dardari, sous-secrétaire général de l’ONU et directeur du bureau régional pour les Etats arabes du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), lors d’une conférence de presse à Amman, en Jordanie.

L’ONU a également estimé que déblayer 42 millions de tonnes de décombres coûterait plus d'un milliard de dollars.

« Il est important que nous agissions rapidement pour reloger les gens dans des logements décents et rétablir leur vie normale sur le plan économique, social, sanitaire et éducatif. C’est notre priorité absolue, et cela doit être réalisé dans les trois premières années suivant la cessation des hostilités», avait déclaré le 4 mai 2024, Abdallah Al-Dardari.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a souligné lundi 20 janvier, au lendemain de l’entrée en vigueur du cessez-le feu à Gaza, la nécessité de commencer sans délai la reconstruction de l'enclave afin d'assurer le rétablissement d'une vie normale pour ses habitants.



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