Imminent. Le mot a été utilisé à plusieurs reprises ces derniers mois, laissant planer l’espoir de la fin de la guerre à Gaza. Mais à chaque fois, c’était le retour à la case départ. Les choses ont-elles changé ? Oui, certainement. La dynamique est différente et laisse entrevoir un accord de cessez-le-feu très prochain. Après avoir remis à Israël et au Hamas, lundi 13 janvier, un projet final, les médiateurs se sont réunis le lendemain à Doha, au Qatar, afin de finaliser les détails du texte (ndlr : les résultats de ces discussions n’étaient pas connus lors de l’impression du journal). Le président américain, Joe Biden, a, en personne, annoncé que l’accord de cessez-le-feu et de libération d’otages qu’il a défendu était sur le point d’aboutir.
Mais il n’est pas le seul à être à la manoeuvre. Son successeur, Donald Trump, qui entrera à la Maison Blanche ce 20 janvier, a lui aussi envoyé son propre médiateur pour participer aux négociations. Une situation inédite : un envoyé spécial du président américain sortant, Brett McGurk, et un autre du président élu, Steve Witkoff. Les deux pesant de tout leur poids pour parvenir à un accord.
C’est peut-être la seule fois que Biden et Trump se mettent d’accord sur quelque chose. Et comme l’a dit le journal israélien Haaretz, « les initiatives de Trump sont complètement coordonnées avec l’équipe du président sortant Joe Biden ». En effet, l’investiture de Trump, le 20 janvier, est désormais largement considérée comme une date butoir de facto. Car Donald Trump a déclaré qu’il y aurait « l’enfer à payer » si les otages détenus par le Hamas n’étaient pas libérés avant son entrée en fonction, tandis que Joe Biden a également insisté pour qu’un accord soit conclu avant son départ.
Pour autant, rien ne garantit le retour de la paix à Gaza. Au sein d’Israël, l’unanimité n’est pas de mise. D’ores et déjà, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, et son parti, le Sionisme religieux, un parti nationaliste intransigeant qui s’est opposé aux précédentes tentatives d’accord, ont déclaré que tous leurs membres s’opposeraient à un accord qui n’aboutirait pas à la « destruction » du Hamas et que la dernière proposition mettait en péril la sécurité nationale d’Israël.
Aussi, plusieurs inconnues demeurent, notamment au sujet de l’épineuse question qui dirigera Gaza après la guerre. Il semble que le cycle actuel de négociations n’ait même pas abordé cette question en raison de sa complexité et de la probabilité qu’elle empêche la conclusion d’un accord limité. Les vues divergent. Si Israël insiste sur le fait que le Hamas n’y joue plus aucun rôle, le mouvement ne le voit pas du tout de la même manière, l’Autorité palestinienne patauge et la communauté internationale se contente de répéter que l’enclave doit être gérée par les Palestiniens.
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