
Les restaurateurs de la mission essayent de rassembler les morceaux de poteries découverts sur différents sites.
C’est à la tombe de Djehuti-Mes, surveillant du palais de la reine Téti-Sheri, récemment découverte à Al-Deir Al-Bahari, sur la rive ouest de Louqsor, que la mission archéologique dépendant de la Fondation Zahi Hawas pour le patrimoine et les antiquités et le Conseil Suprême des Antiquités (CSA) ont annoncé cette semaine une série de nouvelles découvertes et exposé quelques pièces.
Dépourvue d’inscriptions, la tombe de Djehuti-Mes est la plus grande de toutes les autres figurant sur le site, elle comprend des corridors, des chambres et des puits funéraires. C’est dans cette tombe que la mission a exposé quelques pièces découvertes dans des vitrines, dans les chambres funéraires et les couloirs qui ont été bien éclairés.
Les découvertes révélées couvrent la période allant de la XVe dynastie (1650-1550 av. J.-C.) à la XVIIIe dynastie (1550-1292 av. J.-C.). Parmi celles-ci figurent les vestiges du Temple de la Vallée de la reine Hatchepsout, des tombes rupestres du Moyen Empire (2050-1710 av. J.-C.), des puits funéraires de la XVIIe dynastie (1580-1550 av. J.-C.) et la tombe de Djehuti-Mes, surveillant du palais de la reine Téti-Sheri, épouse du souverain de l’Egypte Seqenenrê et mère des rois combattant les Hyksos.

« La muséologie est emblématique », dit Hawas.
« Au cours de trois années de fouilles commencées en septembre 2022 et de recherches scientifiques dans la zone située au début de la chaussée du temple funéraire de la reine Hatchepsout, la mission a mis au jour de milliers de blocs en pierre et des stèles dans un état de conservation exceptionnel, ainsi que des artefacts d’une grande valeur historique », a déclaré Mohamed Ismail Khaled, secrétaire général du CSA, ajoutant que cette découverte représente une réalisation notable ajoutée au registre des découvertes archéologiques égyptiennes et constitue un début prometteur pour l’année 2025.
Pour sa part, le célèbre égyptologue et chef de la mission, Zahi Hawas, a souligné que cette série de nouvelles découvertes concernant surtout le roi Ahmôsis Ier et la reine Hatchepsout est l’une des plus importantes découvertes royales en Haute-Egypte depuis celle de la tombe du roi Toutankhamon en 1922. « Elle dévoile beaucoup de secrets, surtout en ce qui concerne la relation entre la reine Hatchepsout et son successeur Thoutmôsis III », assure Hawas. Il indique que Thoutmôsis III n’était responsable ni de la destruction des monuments de la reine Hatchepsout ni de son assassin, mais au contraire, il les a conservés et complétés en inscrivant le nom de Hatchepsout sur les blocs en pierre récemment trouvés. Il a ajouté que cette découverte met en lumière le rôle principal de la reine Hatchepsout dans l’histoire du Nouvel Empire et renforce la compréhension de la civilisation égyptienne ancienne.
Compléter le puzzle
« Ce sont les plus belles scènes que j’aie jamais vues de ma vie », estime Hawas. Selon lui, la découverte de pièces remontant à la XVIIe dynastie ouvre la voie à une meilleure compréhension de l’histoire de cette ère dont les monuments sont rares. Le chef de la mission a également expliqué que parmi les trouvailles les plus importantes figure la tombe de Djehuti-Mes. « Chaque découverte archéologique apporte une information précieuse qui complète le puzzle de l’histoire égyptienne et montre l’incroyable expertise des Anciens Egyptiens dans l’art de la construction et de la préservation », affirme Hawas.

Vue générale de la nécropole de la XVIIe dynastie.
Les découvertes de Louqsor ont suscité une immense admiration parmi les égyptologues et les passionnés de l’histoire du monde entier. De nombreux experts soulignent également l’importance de ces découvertes dans l’étude de la religion, de la politique et de la vie quotidienne dans l’Egypte Ancienne.
« Cette zone archéologique est encore vierge et laisse présager de nombreuses nouvelles découvertes dans l’avenir », déclare Bahaa Abdel-Ghaffar, directeur de la zone archéologique d’Al-Deir Al-Bahari et de Gourna, estimant, pour sa part, que la plus importante pièce découverte est la stèle appartenant à Djehuti-Mes, qui est le seul artéfact signalant clairement son propriétaire et enrichissant l’histoire de la XVIIe dynastie.
En effet, la mission a transféré au Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC) à Fostat quelques importantes pièces qui y seront exposées suite à leur restauration. Il s’agit d’un lit en bois, d’un tapis enroulé et de nattes tissées qui remontent à la XVIIe dynastie. Le secrétaire général du CSA a, quant à lui, signalé que suite à la journée de l’annonce de la découverte, les artefacts exhumés, dont les blocs en pierre du Temple de la Vallée, seront tous transportés au Musée égyptien du Caire, qu’il considère comme le « Musée d’art antique ». Tandis que les fouilles de la mission de la Fondation Zahi Hawas se poursuivent avec l’espoir de découvrir encore plus de trésors cachés, la mission vise notamment à mettre au jour les tombes des rois Ahmôsis Ier et son frère Kamose avant la fin de cette année, célèbres pour leur victoire contre les Hyksos.
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