
Le rendement sur les indices boursiers égyptiens a atteint son plus haut niveau en 2024. (Photo : AFP)
Les indicateurs de la Bourse ont terminé l’année 2024 sur une bonne performance. C’est ce qu’a révélé le rapport annuel de la Bourse égyptienne publié le 11 janvier. Tous les indices boursiers ont connu une hausse significative sur l’ensemble de l’année. L’indice vedette de la Bourse, EGX30, qui rassemble les trente actions les plus actives, a augmenté de presque 20 %, et l’indice des petites et moyennes entreprises EGX70 a connu une hausse de 8,77 %. « L’indice EGX30 a atteint son niveau le plus haut en mars 2024 franchissant la barre des 33 000 points. Depuis, l’indice a connu un certain recul sous l’effet du contexte mondial et des conditions économiques en Egypte, mais il a réussi à clôturer l’année sur une hausse », a déclaré le président de la Bourse égyptienne, Ahmed El Sheikh, à l’issue d’une conférence de presse tenue le jour de la publication du rapport annuel de la Bourse. Il a affirmé que l’indice EGX70 est en tête de liste des meilleurs indices arabes et mondiaux. Selon le rapport de la Bourse, le rendement des trois indices de la Bourse égyptienne (EGX70, EGX100 et l’indice Shariah islamique) est parmi les meilleurs rendements des Bourses mondiales atteignant respectivement 48,8 %, 42,3 % et 36,6 %. A titre d’exemple, le rendement de l’indice principal de la Bourse d’Abu-Dhabi DFMGI a atteint 27,1 % et l’indice de la Bourse saoudienne Tadawul 0,6 %.

Le président de la Bourse a exprimé sa joie à l’égard de la bonne performance de l’indice Shariah islamique, lancé en juin dernier et qui fait partie des meilleurs en termes de rendement. Il a noté que les investisseurs et les fonds d’investissement s’intéressent notamment à la performance de cet indice et entendent y investir. « Après son lancement, quatre grands fonds d’investissement ont demandé à suivre la performance de l’indice, ce qui montre que le marché a besoin de ce type d’indices. Nous étudions actuellement de nouvelles demandes présentées par les fonds d’investissement pour suivre l’indice sur les écrans de la Bourse », explique Ahmed El Sheikh.
Le rapport indique une hausse de la valeur totale des échanges sur les titres financiers qui a atteint 14,3 trillions de L.E. contre 3,2 trillions de L.E. en 2023 et 1,08 trillion de L.E. en 2022. « Cette hausse remarquable s’explique notamment par l’application des échanges sur les bons du Trésor gouvernementaux l’année dernière. Les échanges quotidiens sur les bons du Trésor ont atteint leur niveau le plus élevé pendant les mois de mars (soit 84,84 milliards de L.E.) et de décembre (60 milliards de L.E.) », selon le rapport.
2 000 nouveaux investisseurs institutionnels
Le président de la Bourse a exprimé sa fierté quant à la hausse des indicateurs, et en particulier le volume total des échanges. Le rapport indique que 230 000 nouveaux investisseurs et 2 000 nouveaux investisseurs institutionnels ont rejoint la Bourse en 2024. Les investisseurs âgés de 18 à 30 ans ont représenté 55,3 % de l’ensemble des investisseurs en 2024 contre 51,7 % en 2023. Quant à la part des jeunes sous 18 ans, elle a été stable à 0,8 % en 2024 et 2023. Le président de la Bourse a fait le point pendant la conférence sur le rôle accru de la Bourse pour attirer les jeunes de ces deux tranches d’âge lors de ses campagnes de promotion dans les gouvernorats, les écoles et les universités pour expliquer les principes de l’investissement boursier aux jeunes. « La hausse du nombre des jeunes appartenant à ces deux tranches d’âge signifie que la Bourse est en train de réaliser l’objectif de ses campagnes de promotion dans les universités », a souligné le président de la Bourse, saluant le rôle des maisons de courtage qui ont joué un rôle important pour attirer et augmenter les investisseurs jeunes.

La Bourse ne vise pas seulement à attirer de nouveaux investisseurs jeunes, mais elle veut aussi attirer des investisseurs étrangers à travers l’accélération du programme d’introduction en Bourse des entreprises gouvernementales (IPO). Le rapport annuel de la Bourse indique un recul des investissements étrangers dans les actions et la hausse de leurs investissements dans les bons du Trésor gouvernementaux. « Les étrangers ont vendu des actions à hauteur de 7,9 milliards de L.E. en 2024 contre 3,8 milliards de L.E. en 2023, ce qui signifie que leurs investissements ont reculé. Ils ont acheté en revanche des bons du Trésor pour 215,9 milliards de L.E. en 2024 contre 13,6 milliards de L.E. en 2023 », indique le rapport qui affirme que les investisseurs arabes ont fait des achats nets d’actions à hauteur de 11,5 milliards de L.E. et de bons du Trésor à hauteur de 34,2 milliards de L.E. en 2024 contre 22,6 milliards de L.E. et 6,6 milliards de L.E. respectivement en 2023.
Pour attirer plus d’investisseurs étrangers, le président de la Bourse a insisté sur l’importance de l’émission de capitaux par les grandes entreprises. « La cotation en Bourse des grandes entreprises sera l’un de nos objectifs au cours de la prochaine période, afin d’offrir des titres de bonne qualité à partir des émissions des entreprises privées et publiques. C’est vraiment une garantie nécessaire pour augmenter le niveau des liquidités en Bourse et attirer les institutions étrangères qui exigent un certain niveau de liquidités pour investir sur le marché financier », a souligné Ahmed El Sheikh.
Le premier ministre, Mostafa Madbouly, a annoncé le mois dernier l’introduction en Bourse de 10 entreprises gouvernementales en 2025, sous forme de partenariats avec des partenaires stratégiques ou en offre publique à la Bourse égyptienne. Selon lui, quatre entreprises affiliées aux Forces armées seront introduites en Bourse.
Quels sont les secteurs les plus performants en 2024 ?
Le rapport annuel de la Bourse a dressé un classement des secteurs économiques dans les indices boursiers selon la capitalisation. Le secteur bancaire s’empare de la part du lion des échanges en 2024 avec 23 % de la capitalisation. Cette bonne performance s’explique notamment par la hausse des profits des banques égyptiennes qui ont atteint 426,9 milliards de L.E. pendant les neuf premiers mois de l’année contre 213 milliards de L.E. pendant la même période de l’année précédente. D’après le rapport, le secteur immobilier arrive à la 4e place avec une part évaluée à 12 % de la capitalisation boursière, suivi par le secteur agroalimentaire et des boissons (9 %) et celui des télécommunications (7 %).
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