
Ministre égyptien des affaires étrangères Badr Abdelatty
L'Egypte ne se prépare pas à une visite de son ministre des Affaires étrangères Badr Abdelatty en Syrie, a assuré dimanche 12 janvier sur la chaîne ONTV le porte-parole du chef de la diplomatie, l'ambassadeur Tamim Khallaf, et le Caire attend encore de "voir des actes" de la part des représentants de l'administration syrienne de transition.
Le porte-parole, qui était interrogé au téléphone dimanche soir par l'animatrice Lamis Al-Hadidi dans le cadre de l'émission ( Kelma Akhira ) "Last Say", a ajouté que l’Egypte tenait à ce que la Syrie ne représente pas une menace pour les pays de la région ou un foyer de groupes terroristes.
« L'Égypte suit de près toutes les évolutions concernant la transition politique majeure en Syrie et continuera de le faire au cours de la période à venir. Il n'y a pas actuellement de préparatifs pour une éventuelle visite », a déclaré le porte-parole.
Il a ajouté que la Syrie était à un tournant historique, et que "les mois à venir révèleraient le chemin choisi par les Syriens pour leur pays".
Khalaf a souligné que l’Égypte continuait de suivre toutes les déclarations faites par les responsables syriens. "Ce qui compte pour l'Egypte ce sont les actes et non les paroles, et on attend encore de voir des actes", a-t-il contre-balancé.
« Il est encore trop tôt pour évaluer le changement en Syrie, et le chemin est encore long. Les données en Syrie sont multiples, complexes, évoluent rapidement et les détails à examiner sont nombreux », a ajouté Khalaf.
Le ministre des affaires étrangères Badr Abdelatty a assisté dimanche 12 janvier à la réunion ministérielle internationale sur la Syrie, tenue à Riyad. Le chef de la diplomatie égyptienne a exposé la vision de l’Egypte sur la situation en Syrie, tout en insistant sur l'importance d’une coopération régionale et internationale.
« Aucun élément terroriste ne doit être hébergé sur le sol syrien car cela pourrait représenter une menace ou une provocation pour les autres pays de la région, a assuré Abdelatty. La communauté internationale doit se mobiliser pour empêcher que la Syrie ne devienne une source de menace pour la stabilité de la région ou un foyer pour les groupes terroristes ».
Le chef de la diplomatie égyptienne ayant qualifié le nouveau gouvernement syrien de "gouvernement de facto" lors d'une l'interview à la chaine Al-Arabiya vendredi 11 janvier , le porte-parole du ministère est également revenu sur cette qualification.
« Le terme est utilisé pour désigner des situations politiques spécifiques. C'est lorsqu'un Etat connaît un effondrement total de son pouvoir exécutif, entraînant un vide politique et un effritement de ses institutions", a expliqué le porte-parole.
En sciences politiques, le terme "de facto" désigne un gouvernement qui exerce, dans la pratique, la direction et le pouvvoir au sein d'un Etat, sans pourtant bénéficier d'une reconnaissance populaire ou juridique
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