Dans les couloirs d'un hôpital de la bande de Gaza où sont soignés des enfants blessés, le docteur Khaled al-Saidani, un pédiatre palestinien, avance d'un pas déterminé. Il a pourtant été amputé d'une jambe après avoir été blessé et porte désormais une prothèse.
"J'ai été blessé par des éclats d'obus et comme je suis diabétique, les choses se sont dégradées, et nous avons dû m'amputer de la jambe", explique M. Saidani à l'AFP entre deux consultations.
Le médecin raconte avoir perdu la jambe droite au cours d'une attaque aérienne israélienne sur sa maison, l'année dernière.
"Suite à cela, j'ai commencé à porter une prothèse, ce qui est fatigant", raconte-t-il. "Mais je suis capable de bouger et de marcher".
Son stéthoscope autour du cou, M. Saidani examine soigneusement chaque enfant, affichant de grands sourires et distribuant de chaleureuses poignées de main.
Alors qu'il examine un de ses jeunes patients, intubé et portant des bandages sur les mains, ce dernier l'observe en retour, semblant se demander ce qui est arrivé à la jambe du médecin.
A l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa, situé à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, l'immense majorité des patients sont soignés pour des blessures causées par la guerre qui dure depuis plus de 15 mois.
Personnel médical tué
Un récent rapport d'experts des Nations unies, citant des chiffres fournis par le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, souligne qu'au moins 1.057 professionnels de santé palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.
Mercredi, la fédération internationale chapeautant les organisations de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a déploré les "attaques incessantes contre les établissements de santé dans la bande de Gaza", qui, a-t-elle ajouté, empêchent les Gazaouis d'accéder aux soins dont ils ont besoin.
L'armée israélienne, qui a régulièrement attaqué des hôpitaux du territoire, affirme que ces bâtiments sont utilisés par le mouvement islamiste comme bases arrière et qu'il s'en sert pour cacher des armes ou des combattants, ce que le Hamas dément.
La plupart des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ont été mis hors service et ceux qui fonctionnent encore en partie disent peiner à soigner les patients tant ils manquent de tout.
Des médecins comme M. Saidani continuent de prodiguer des soins comme ils le peuvent au flot incessant de patients.
"Même si la prothèse me fatigue, je me sens bien en travaillant, et c'est pourquoi j'ai décidé de reprendre mon activité", explique le docteur Saidani.
Ses patients et leurs proches saluent les efforts du pédiatre, comme la mère de Mira Hamid, une jeune fille hospitalisée pour une maladie rénale.
"Malgré l'amputation de sa jambe, le docteur Khaled al-Saidani suit ses patients et leur prodigue les soins, que Dieu bénisse son travail acharné", témoigne-t-elle.
Article modifié par Ahraminfo
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