Al-Ahram Hebdo : Pourquoi avez-vous opté pour la danse contemporaine, alors qu’à l’origine, vous avez étudié le ballet ?
Mamela Nyamza : A l’époque où j’étudiais la danse à The Pretoria Dance Technicon, j’ai été souvent découragée. On me disait souvent que mon corps n’était pas parfait et que j’avais un gros derrière. Mais j’ai insisté. J’étais dans un état d’amour et de haine vis-à-vis du ballet. J’ai ensuite opté pour la danse contemporaine, parce que je veux danser avec mon corps comme il est. Je me trouve bien et j’essaye en dansant d’avoir ma propre voix.
— Dans vos spectacles, vous parlez des dimensions sociopolitiques plus que de celles liées à l’esthétique de la chorégraphie …
— Je crois que cela est en rapport avec mon pays : une Afrique du Sud qui souffre encore de différents problèmes sociaux et politiques. On prétend que le complexe de l’apartheid n’existe plus, mais il nous a marqués. Par exemple, il existe toujours un complexe d’infériorité dans la danse classique qui touche les danseurs africains.
— Vous avez déjà approché la thérapie à travers la danse contemporaine. De quoi s’agit-il ?
— C’était à travers le projet Move 1524 qui vise à travailler dans les milieux défavorisés avec les jeunes. Ici, la danse est liée à un aspect spirituel. On essaye de travailler sur le for intérieur de la personne, afin de la développer et de l’aider à mieux s’exprimer vis-à-vis de ses problèmes de violence, de sida, etc. Mes ateliers misent essentiellement sur la spiritualité et la spontanéité. C’est de cette même manière que je crée mes spectacles l
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