« C’est précisément parce que nous sommes musulmans que nous garantirons les droits de tous les peuples et de toutes les confessions en Syrie ». C’est ce qu’a déclaré le premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, au quotidien italien Corriere della Sera dès sa nomination. Mais qui sont ces communautés et que représentent-elles ? Aujourd’hui, il est difficile d’avoir des chiffres car depuis le début de la guerre en 2011, aucun recensement officiel n’a été fait par l’Etat syrien. Aussi, avec la vague de migrations et de déplacements, la carte démographie a changé.
Selon les données de la CIA, pendant la guerre, près d’un demi-million de personnes ont été tuées et quelque 6 millions de Syriens ont fui le pays. La population actuelle compte environ 23 millions d’habitants. Cette population est divisée en 90 % de musulmans et 10 % de chrétiens, chaque camp est lui-même divisé en plusieurs groupes.
Pour ce qui est des musulmans, il y a les sunnites et les chiites. Les sunnites sont majoritaires (74 %), selon l’ONG Minority Rigths Group International (MRG), mais sont eux-mêmes divisés entre Arabes et Kurdes. Ces derniers représentent environ entre 10 et 15 % de la population. Ils vivent surtout au nord du pays, à la frontière avec la Turquie. Ils constituent la principale minorité ethnique en Syrie.
Avec 26 % de la population, les chiites viennent en seconde position et à leur tour, ils se divisent entre Alaouites, Druzes, Yézidis et Ismaélites. Bien que minoritaires, les Alaouites, dont est issue la famille Assad, ont tenu les rênes du pays plus d’un demi-siècle, occupant les postes clés du pays et jouissant de nombreux privilèges. Ils représentent 15 % des Syriens et vivent dans la capitale Damas et dans les grandes villes comme Lattaquié, Tartous, Hama et Homs. Ils se trouvent aussi dans les montagnes de la région côtière du nord-ouest, à la frontière du Liban.
Bien qu’ils représentent 3 % des syriens, les Druzes vivent en quasi-autonomie dans la région de Soueïda, à la frontière méridionale jordanienne. Deux autres confessions ont un rôle efficace. D’abord les Ismaélites qui représentent 2 % de la population et vivent dans l’ouest du pays, près de la frontière avec le Liban. Les Yézidis, eux, représentent 1 %, vivent dans le nord du pays et sont des alliés stratégiques de la Turquie.
Pour ce qui est des chrétiens, quelque 10 % des Syriens, ils appartiennent à de multiples Eglises : grecque orthodoxe, apostolique arménienne, syrienne orthodoxe, grecque-catholique melkite, assyrienne de l’Orient, ainsi que de petites communautés maronites, catholique arménienne, catholique syrienne et catholique chaldéenne. Ils vivent dans Damas, Alep, entre les fleuves du Tigre et de l’Euphrate et les villes de la côte méditerranéenne.
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