Le ministère de l’Investissement et du Commerce extérieur a annoncé la semaine dernière des restrictions sur l’importation des véhicules personnels. Il s’agit notamment d’interdire aux particuliers d’importer plus d’une voiture tous les cinq ans. Toute personne souhaitant importer un véhicule personnel devra fournir une preuve de solvabilité financière et payer via une banque égyptienne. Les diplomates et les Egyptiens à l’étranger étant les seuls autorisés à payer leurs véhicules à partir de l’extérieur du pays. « Les nouvelles règles ne s’appliqueront pas aux voitures arrivées dans les ports égyptiens avant l’annonce de cette décision, ni aux voitures qui ont déjà reçu des lettres de crédit ni également aux voitures assignées aux ambassades et à certaines organisations internationales », affirme le communiqué publié par le ministère de l’Investissement et du Commerce extérieur.
Cette décision intervient à un moment où le marché automobile égyptien souffre de multiples problèmes : arrêt des importations, hausse des prix et aggravation du phénomène de surfacture (Overprice).
Selon Islam Howeila, analyste du marché automobile, ces nouvelles restrictions ont deux objectifs. Le premier est de réguler un marché très chaotique. Les concessionnaires et les commerçants avaient l’habitude, pour accroître leurs gains, de recourir aux expatriés égyptiens qui leur permettaient d’importer des voitures à travers des procurations officielles. « Ils ont accumulé les gains qui dépassent les 30 % du prix initial de la voiture. Au cours des trois dernières années, plus de 50 000 voitures sont rentrées sur le marché à travers les commerçants », explique Howeila.
Contrôler les importations
Le deuxième objectif est de contrôler les importations. Lors d’une réunion en octobre, le ministre égyptien de l’Investissement et du Commerce extérieur, Hassan El-Khatib, avait appelé la division de l’automobile au sein de l’Union des chambres de commerce, et les agents des différentes marques à limiter leurs demandes d’importation à 90 000 véhicules par an, soit 8 000 par mois.
Selon Howeila, l’objectif est de limiter les importations pour accélérer la localisation de l’industrie. « Des voitures assemblées en Egypte seront sans doute lancées sur le marché en 2025. Chevrolet, General Motors va assembler deux marques de voitures et Proton 3. Le problème c’est qu’il faudra attendre longtemps avant que la demande sur ces véhicules n’augmente, car le pouvoir d’achat des Egyptiens est très affecté par l’inflation et la crise économique », conclut-il.
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