Le FMI recommande d’augmenter les allocations à la santé et à la protection sociale.
Après une longue attente, le Fonds Monétaire International (FMI) et les autorités égyptiennes ont enfin conclu la semaine dernière la quatrième révision du programme de réforme économique égyptien au niveau des experts. En vertu de cette révision, l’institution internationale va débloquer, en faveur de l’Egypte, la quatrième tranche du prêt de 8 milliards de dollars conclu avec l’institution internationale en avril dernier, après l’approbation du conseil exécutif du FMI. Celle-ci s’élève à 1,2 milliard de dollars. Selon les sources officielles, cette tranche sera versée durant le mois de janvier. « Les autorités égyptiennes ont adopté des politiques-clés pour préserver la stabilité macroéconomique, et ce, malgré les tensions régionales persistantes qui ont provoqué une forte baisse des recettes du Canal de Suez », a déclaré Vladkova Hollar, cheffe de la mission du FMI, dans un communiqué de presse publié par l’institution monétaire le 24 décembre.
La conclusion de la quatrième révision intervient après un mois et demi de discussions très difficiles entre le FMI et les autorités égyptiennes après la visite au Caire d’une délégation de l’institution monétaire présidée par sa directrice du 6 au 20 novembre derniers. Economistes et parlementaires ont salué la conclusion de cette révision. « Le communiqué publié par la mission du Fonds révèle que les priorités du programme de réforme ont été satisfaites pour les deux parties. L’objectif est de donner au gouvernement la possibilité de promouvoir les programmes de protection sociale », indique l’expert économique Medhat Nafie dans une note publiée dans la presse égyptienne.
Le président Abdel Fattah Al-Sissi avait déclaré en octobre dernier que l’accord avec le FMI serait réexaminé si la population égyptienne était affectée (par la réforme) d’une manière qu’elle ne peut supporter.
L’institution internationale prévoit pour l’Egypte un excédent budgétaire primaire de 4 % du PIB au cours du prochain exercice budgétaire 2025-26 (contre 4,5 % auparavant) et de 5 % du PIB en 2026-2027. « Cet excédent permettra au gouvernement d’augmenter les dépenses sur les programmes sociaux pour soutenir les couches les plus démunies et la classe moyenne », affirme Vladkova Hollar. Et d’ajouter que les autorités ont demandé un rééquilibrage des engagements budgétaires à moyen terme en raison de la situation géopolitique difficile dans la région, ainsi que d’un environnement économique intérieur difficile.
Augmenter les recettes fiscales
Les priorités du gouvernement égyptien au cours de la prochaine période seront notamment axées sur l’augmentation des revenus budgétaires par le biais d’une réforme du système fiscal et de l’augmentation de la participation du secteur privé dans la vie économique. L’objectif est de réduire les problèmes d’endettement tout en augmentant les allocations à la santé, à l’éducation et à la protection sociale.
Afin d’augmenter les recettes fiscales, le gouvernement a accepté de mettre en oeuvre des réformes visant à augmenter de 2 % le ratio des recettes fiscales par rapport au PIB au cours des deux prochaines années. « Le FMI a souligné l’importance d’augmenter les recettes fiscales en supprimant les exonérations fiscales au lieu d’augmenter les impôts sur les contribuables », explique Medhat Nafie.
L’amélioration de l’environnement des affaires reste la pierre angulaire du programme de réforme. Les deux parties ont souligné la nécessité de réduire l’intervention de l’Etat dans l’économie, de restaurer la confiance des investisseurs et d’appliquer la limite maximale annoncée par l’Etat pour les investissements publics.
Le premier ministre, Mostafa Madbouly, a récemment annoncé que le gouvernement prévoyait d’offrir des participations dans dix entreprises publiques en 2025. Les participations seront proposées à des investisseurs stratégiques par le biais d’une introduction à la Bourse égyptienne.
Le communiqué du FMI a aussi indiqué que la Banque Centrale d’Egypte avait réitéré son engagement en faveur d’un taux de change flexible et d’une politique monétaire stricte pour freiner l’inflation — qui devrait suivre une trajectoire descendante après un ralentissement inattendu en novembre.
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