Le premier ministre, Mostafa Madbouly, a annoncé que la première phase du projet de la ligne d’interconnexion électrique entre l’Egypte et l’Arabie saoudite entrera en service entre mai et juin 2025, tandis que la deuxième phase est prévue en novembre de la même année. Lancée en 2021, la ligne d’interconnexion électrique est conçue pour échanger 3 000 MW d’électricité entre les deux pays. D’un coût total de 1,8 milliard de dollars, ce projet, mis en place par la compagnie ABB Egypt et la Société saoudienne des travaux électriques, comprend trois centrales, dont une à la ville de Badr en Egypte et deux en Arabie saoudite, à Médine et à Tabouk, où la connexion sera faite à travers des lignes maritimes (22 km) et aériennes (1350 km). La première phase, où les travaux ont dépassé les 48 %, est d’une capacité de 1 500 MW. « Ce projet ambitieux a pour objectif de renforcer les liens dans le domaine de l’énergie entre les pays arabes, d’améliorer la sécurité énergétique, de réduire les coûts et de soutenir les initiatives de développement durable dans la région », souligne Ahmed Sultan, spécialiste des affaires énergétiques et membre de la commission de l’énergie au syndicat des Ingénieurs.

Selon lui, ce projet égypto-saoudien d’interconnexion électrique de haute tension ouvre la voie à l’exportation de l’électricité entre l’Afrique et l’Asie. « C’est un projet-clé dans le cadre d’un plan plus vaste visant à créer un marché commun arabe d’échange de l’électricité », indique Sultan, ajoutant que l’accélération de la mise en place de ce marché est devenue indispensable, vu les circonstances régionales, ainsi que la guerre russo-ukrainienne. « Ce marché renforcera la coopération entre les pays arabes, permettant à l’Egypte d’échanger de l’énergie avec l’Arabie saoudite, qui a elle-même des liens énergétiques avec les autres pays du Golfe », explique Sultan. Les pays arabes misent beaucoup sur les projets d’interconnexion électrique pour garantir la sécurité énergétique. Ces dernières années, d’importants efforts ont été déployés pour lancer des projets d’interconnexion électrique entre l’Egypte et d’autres pays, comme la Jordanie et la Grèce.