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Le romancier libanais Mohammed Tarazi remporte le prix Naguib Mahfouz de 2024

Ahraminfo , Jeudi, 12 décembre 2024

Le roman décrit les problèmes que traverse le Liban contemporain et se présente comme un cri, quand bien même étouffé, contre l'élite dirigeante.

prix

Les presses de l’Université américaine du Caire (AUC Press) ont décerné mercredi 11 décembre la médaille Naguib Mahfouz de littérature 2024 au romancier libanais Mohammed Tarazi pour son roman Microphone katim sawt (Microphone muet).

La cérémonie de remise des prix s'est tenue dans l'historique Ewart Memorial Hall sur le campus de la place Tahrir de l'AUC.

Le roman gagnant a été sélectionné par les membres du jury parmi 181 romans dont 6 dans la liste courte.

« Bien qu'il parle du Liban d'aujourd'hui, le roman va au-delà des limites de son propre cadre spatiotemporel pour dévoiler la réalité humaine de ceux qui, dans la société contemporaine, vivent dans des villes qui étouffent les âmes et tuent les rêves », a déclaré la présidente du jury, Sarah Enany.

Le roman décrit les problèmes que traverse le Liban, notamment ces dernières années marquées par l’effondrement économique, la propagation du COVID-19, la pénurie de produits de première nécessité et les conséquences de l’explosion du port de Beyrouth en 2020. Il documente le déclin, servant de cri d’alarme étouffé contre l’élite dirigeante.

Les microphones silencieux étouffent la ville et servent d’outil pour faire taire les voix protestataires et promouvoir des réalisations illusoires. Le cimetière, qui est le décor de ce récit, symbolise le déclin inéluctable, et si la présence de la mer donne une lueur d’espoir, il s’agit en réalité d’un autre cimetière pour les migrants en quête d’une vie meilleure.

Le protagoniste, Sultan, un jeune homme né dans une maison surplombant le cimetière et désireux d'émigrer, se retrouve finalement coincé entre deux cimetières.

« C'est peut-être ce silence qui a touché une corde sensible chez les éminents membres du comité, qui ont choisi de m'accorder la plus haute distinction à laquelle un écrivain puisse aspirer : une voix », s’est félicité le lauréat, en référence au titre de son roman.

La médaille Naguib Mahfouz de littérature récompense, depuis 1996, le meilleur roman contemporain publié en arabe. En plus d’un prix en espèces de 5 000 dollars (250 000 livres égyptiennes), le lauréat est récompensé par la traduction en anglais de son œuvre chez la maison Hoopoe, dépendante de l’AUC Press.

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