La Conférence de l’ONU sur la désertification et la dégradation des terres (COP16) a lieu du 2 au 13 décembre à Riyad après que des experts ont tiré la sonnette d’alarme sur les graves conséquences de la déforestation et de l’agriculture intensive pour la planète. A l’ouverture de cette 16e réunion des parties à la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de l’organisation, a appelé à « adopter une approche globale tenant compte des liens étroits entre désertification, perte de biodiversité et changement climatique ».
La conférence a été présentée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, comme un « moment décisif » dans le combat contre la sécheresse et l’avancée des déserts.
La CNULCD, qui réunit 196 pays et l’Union européenne, estime désormais qu’il faudrait restaurer 1,5 milliard d’hectares avant la fin de la décennie, un défi colossal à l’échelle mondiale.
A la Conférence de Riyad, l’enjeu est de parvenir à un consensus sur la nécessité d’accélérer la restauration des terres dégradées et de développer une approche « proactive » des sécheresses, a expliqué à l’AFP Ibrahim Thiaw. « Nous avons déjà perdu 40 % de nos terres et de nos sols » et cette perte a des conséquences sur l’insécurité alimentaire et les migrations, a-t-il dit. « La sécurité mondiale est en jeu », a insisté M. Thiaw. « Nous sommes au bord d’un précipice et devons décider de reculer et prendre des mesures de transformation ou continuer sur un chemin de changements irréversibles en matière d’environnement », soulignent Ibrahim Thiaw et Johan Rockström, directeur de l’Institut de recherche de Potsdam sur le climat, dans la préface du rapport. Les sécheresses coûtent près de 300 milliards d’euros par an, au niveau mondial, alerte l’ONU mardi 3 décembre, au deuxième jour de la COP16 sur la désertification, dans un rapport appelant à des investissements urgents dans des solutions fondées sur la nature, comme la reforestation.
Les sécheresses, alimentées par le changement climatique et une gestion insoutenable des ressources en eau et des sols, devraient toucher 75 % de la population mondiale d’ici 2050, indique un rapport de l’ONU publié mardi, intitulé « Economie de la sécheresse : investir dans des solutions fondées sur la nature pour la résilience face aux sécheresses ». Le rapport illustre comment ces solutions fondées sur la nature, comme la « reforestation » ou la « gestion des pâturages », peuvent à la fois permettre de réduire les pertes et d’augmenter les revenus agricoles tout en offrant des avantages climatiques et environnementaux.
L’année 2024, qui sera très certainement la plus chaude jamais enregistrée sur terre, a été marquée par plusieurs sécheresses dévastatrices en Méditerranée, en Equateur, au Brésil, au Maroc, en Namibie et au Malawi, provoquant incendies, pénuries d’eau et de nourriture.
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