Les combattants anti-gouvernementaux inspectent l’équipement militaire après avoir atteint la ville d’al-Safirah au sud-est de la ville d’Alep en Syrie. Photo : AFP
Face à cette reprise des combats à grande échelle, les appels internationaux à la désescalade et la protection des civils se sont multipliés.
Mardi matin, un photographe de l'AFP a vu des dizaines de chars et de véhicules de l'armée syrienne abandonnés, sur la route menant à Hama, une ville stratégique du centre du pays entre Alep, dans le nord-ouest, et la capitale Damas.
Le groupe radical Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et d'autres factions rebelles ont lancé le 27 novembre une offensive fulgurante dans le nord-ouest de la Syrie, s'emparant de dizaines de localités et d'une grande partie d'Alep, la deuxième ville du pays, avant de poursuivre leur progression vers le sud.
Lundi, des combats se déroulaient dans le nord de la province de Hama, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), entre les rebelles, qui ont pris le contrôle de plusieurs localités, et les forces gouvernementales appuyées par les aviations russe et syrienne.
L'armée, qui n'avait pas opposé de "résistance significative" à Alep, selon l'OSDH, a annoncé avoir envoyé des renforts pour ralentir la progression des rebelles.
- Fuite des habitants
"Nous progressons vers Hama après avoir nettoyé" les localités qui y mènent, a affirmé à l'AFP un combattant rebelle, se présentant comme Abou al-Hadwa al-Sourani.
Lundi, ces forces ont attaqué avec des lance-roquettes la ville, où six civils ont été tués, selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie.
Les combats et bombardements dans le nord-ouest, les premiers de cette ampleur depuis 2020, ont fait 571 morts depuis le 27 novembre, dont 98 civils, selon un nouveau bilan mardi de cette ONG.
En date de samedi, plus de 48.500 personnes avaient été déplacées dans les régions d'Idleb et d'Alep, dont plus de la moitié d'enfants, selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Parmi ces déplacés, des milliers de Kurdes syriens fuyaient l'avancée, parmi les rebelles, de formations soutenues par la Turquie, pour gagner plus à l'est des zones contrôlées par les Kurdes. Leurs camionnettes ou motos surchargées de matelas et couvertures formaient une longue file sur l'autoroute menant d'Alep à Raqa.
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d'Alep, une ville d'environ deux millions d'habitants, prise par les rebelles à l'exception de ses quartiers nord kurdes.
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