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Dernier mot : « L’épine et l’oeillet »

Mercredi, 04 décembre 2024

Les romans historiques deviennent souvent un registre éternel de l’histoire des peuples.

 C’est le cas du roman Guerre et paix de Tolstoï qui a relaté la guerre de Bonaparte contre la Russie en 1812 à travers les héros du roman et leurs sentiments humanitaires. Aussi Yahya Al-Sinwar dans son roman L’épine et l’oeillet a relaté la tragédie que vit le peuple palestinien depuis plus d’un siècle à cause d’une occupation raciste qui s’efforce d’anéantir ce peuple par la violence, la torture et le meurtre afin de s’emparer de sa terre.

Le roman est rempli de scènes vivantes qui matérialisent l’atrocité de la politique israélienne à travers des événements que Sinwar a vécus lui-même. Sa solitude forcée dans la prison où il a été condamné à vie lui a permis de contempler ces événements avec le regard d’un écrivain et de les écrire avec la plume d’un narrateur, puis de les faire passer clandestinement à l’étranger pour qu’ils soient publiés dans un roman en 2004, alors que l’auteur était encore derrière les barreaux.

Dans le roman, il y a des scènes jamais décrites auparavant, comme celle des habitants de Gaza pendant la guerre de 1967 qui ont accueilli les chars portant des drapeaux égyptiens avec des cris de joie, alors qu’il s’agissait d’une tromperie de la part de l’armée de l’occupation qui a tiré sur les habitants et a tué des centaines de personnes. Deux scènes ont marqué l’esprit de l’enfant Ibrahim, héros du roman, qui est Yahya Al-Sinwar lui-même, et ont dominé sa pensée et déterminé sa politique. La première est celle de son père creusant une tranchée devant sa maison après la défaite de 1967 et l’occupation de Gaza. C’est là que l’enfant a appris comment la résistance se prépare dans les tranchées et les tunnels. La seconde scène est celle de l’exécution d’un indicateur qui avait collaboré avec l’occupation alors que la mère de l’enfant lui avait caché les yeux pour qu’il ne la voie pas. Mais il l’a vue avec sa conscience et a consacré la majeure partie de sa vie à poursuivre les indicateurs, qui, selon lui, n’étaient pas moins dangereux pour la résistance que l’occupation elle-même. De sorte que le Hamas était l’une des factions de résistance parmi les moins infiltrées par les espions.

Israël a construit son histoire sur de faux récits littéraires qui ont souvent été transformés en films de propagande influençant la conscience des spectateurs du monde entier, génération après génération.

Y a-t-il parmi nos cinéastes du monde arabe ceux qui peuvent faire de L’épine et l’oeillet un film international qui raconte, à partir de l’expérience personnelle, la véritable histoire du peuple palestinien ?

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