Mercredi 27 novembre, tous les regards se sont tournés vers la Syrie. Des groupes armés ont lancé des attaques de grande envergure dans le Nord du pays, pour la première fois depuis des années. En trois jours, ces factions ont annoncé la prise d’Alep, deuxième ville et poumon économique en Syrie. Une vraie défaite pour le régime du président syrien Bachar Al-Assad. Focus sur ces factions armés.

Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) : Connu sous le nom de « Jabhet Al-Nosra » jusqu’à sa séparation avec d'Al-Qaïda en Syrie en juillet 2016; le HTS est considéré comme le plus important groupe armé sur le territoire syrien. Il a été formé en janvier 2017 à la suite de la fusion de plusieurs factions djihadistes puissantes dans les territoires syriens : le Jabhet Al-Nosra (Front Al-Nosra), le Mouvement Nour al-Din al-Zenki, le Liwa Al-Haqq, le Front Ansar Al-Din et l'Armée Sunnite.

Le nombre de combattants du HTS, dirigé par Abu Mohamed Al-Golani, est estimé à plus de 25 000 soldats. Ce groupe dispose d’un arsenal diversifié, comprenant des armes légères et moyennes, en plus des véhicules blindés et des chars qu’elle a saisis auprès de l’armée syrienne. Ce groupe est équipé, financé et entraîné par la Turquie et plusieurs autres pays, comme l’Ukraine, qui lui ont récemment fourni des drones pour renforcer ses capacités.

Ahrar Al-Sham : ce groupe est l'une des factions combattantes sous l'égide de l'opposition. Apparu en 2018, Ahrar Al-Sham a été formé par la fusion d’une dizaine de groupes islamistes, parmi lesquels l'Armée des Moudjahidines, Liwa al-Tawhid, ou encore le Front de l'authenticité et du développement. Dirigé par Abu Al-Ezz Saraqib, ce groupe a atteint environ 8 000 membres. Il possède des armes légères et moyennes, notamment des fusils d'assaut, des mitrailleuses, des mortiers et certaines armes lourdes comme des chars. Soutenue par la Turquie, Ahrar Al-Sham a des liens étroits avec l’Armée nationale syrienne.

L'Armée nationale syrienne : ce groupe armé a une grande importance car il est considéré comme le point de connexion entre tous les groupes et les factions. Par le passé, il a pu avoir des liens étroits et des intérêts communs avec tous les groupes et les factions qui combattent en Syrie. Créée en 2017 et soutenue par la Turquie, cette alliance de circonstance est constituée de factions qui se regroupent autour de leur opposition au gouvernement syrien du président Bachar Al-Assad, son armée et ses alliées. Ce groupe, estimé à environ 50 000 membres en 2016, a annoncé à plusieurs reprises qu’il s’opposait également aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes et soutenues par les Etats-Unis. En 2018, les FDS ont pu chasser Daech des territoires syriens.

Le Front national de la libération (FNL) : cette force a été formée en 2018 et est composée de 11 factions armées et bien équipées dont le nombre s’élève à environ 10 000 personnes. Elle possède un arsenal diversifié comprenant des véhicules blindés et des chars. D'autres factions, dont le groupe islamiste Jabhet Tahrir Souriya, se sont ralliées au FNL quelques mois après sa création. Ce dernier a aussi rallié en 2019 l’Armée nationale syrienne et bénéficie du soutien direct de la Turquie.