Mercredi, 22 janvier 2025
30 ans Hebdo > 30 ans Al-Ahram Hebdo >

Le moteur silencieux de l’Hebdo

Hanaa Al-Mekkawi , Jeudi, 05 décembre 2024

Outre les rédacteurs et les chefs de rubrique, l’Hebdo compte aussi des journalistes qui travaillent dans l’ombre. Desk et correction, traducteurs et maquettistes, secrétariat et archives, leur travail est essentiel au sein de la rédaction.

Le moteur silencieux de l’Hebdo

A l’Hebdo, le cycle de travail commence et se termine le mardi. C’est le mardi que se tient la conférence de rédaction. Au cours de cette réunion hebdomadaire avec la rédactrice en chef et les membres du desk, les chefs de rubrique présentent leurs suggestions et l’on se met d’accord sur les sujets à traiter. Juste après la réunion, on achève le travail de la semaine et l’on commence à préparer celui de la semaine suivante.

Au service mise en page, on met les dernières retouches avant d’envoyer le journal à l’imprimerie. Omar, le chef de service, Ramy, Tareq, Sally et Mohamed sont installés devant les écrans de leurs ordinateurs pour « finaliser le travail » : une légende manquante sur une photo, un texte un peu trop long qu’il faut abréger, etc. Il y a aussi les membres du service correction qui sont là pour jeter un dernier coup d’oeil avant que les pages ne soient envoyées à l’imprimerie. Le service mise en page est toujours très embouteillé du dimanche au mardi, les jours pendant lesquels l’essentiel du travail est accompli.

« Nous accordons une grande importance aux photos, c’est l’élément le plus important », explique Omar Farid, chef du service mise en page. Il explique que son travail consiste surtout à mettre en avant les photos et le titre de chaque article, car ce sont ces deux éléments qui attirent le plus le regard du lecteur. Omar explique qu’à ses débuts en 1994, l’Hebdo était l’un des rares journaux à faire la mise en page sur ordinateur. « A l’époque, la mise en page de la plupart des journaux était faite sur papier. Nous avons reçu, au fil des années, des logiciels très avancés qui nous permettent de faire le travail de la maquette avec beaucoup de précision », dit Omar.

Ramy Hachem, un autre membre du service, se considère comme chanceux d’avoir appris la mise en page en lettres latines et non en arabe. « Je me suis rendu compte de l’importance de cela lorsque j’ai travaillé ailleurs », dit Ramy, qui a transmis son expérience à d’autres endroits.

Desk et correction, le coeur de la rédaction

Après avoir terminé la maquette, le journaliste emmène la page mise en page et imprimée au service correction. Dans ce service calme se trouve un bataillon de journalistes dont la mission est de faire une dernière lecture des articles pour s’assurer qu’ils ne comportent pas d’erreurs. Le travail de la correction intervient normalement après le desk (voir plus bas), étape essentielle du travail qui consiste à corriger les articles au niveau du fond et de la forme pour s’assurer qu’il n’y a aucun contresens et aucune faute d’orthographe. La correction jette également un regard final sur les textes.

« On fait une lecture attentive du texte pour dénicher les erreurs qui se seraient faufilées entre les mots et entre les lignes : contresens, fautes d’orthographe, de grammaire, de conjugaison, d’accord, les majuscules qui manquent, les espaces en trop, etc. Le vérificateur d’orthographe ne trouve pas tout », explique Charbel Hechema, membre du service. Il s’agit également d’appliquer certaines règles typographiques comme le fait de mettre en italique les mots arabes translittérés. Egalement, l’une de leurs tâches consiste à unifier l’orthographe des noms et à mettre des espaces insécables avant les deux points, les points-virgules, ainsi que les points d’interrogation et d’exclamation.

Après l’étape de la rédaction des articles (par les journalistes et les chefs de rubrique), les textes transitent par le desk, qui est le coeur de la rédaction. Le desk est le contrôle qualité du journal. C’est là que les textes sont passés au peigne fin pour vérifier les informations et la structure journalistique. Ce service vital compte trois membres : Chérif, Abir et Hicham. « Notre travail consiste à vérifier s’il n’y a pas d’erreurs au niveau des informations. Nous travaillons beaucoup également sur l’habillage des articles, c’est-à-dire les chapeaux et les titres pour que les articles soient plus intéressants à lire. Il faut s’assurer que l’article est bien écrit, nous cherchons donc à améliorer la rédaction et à l’embellir », dit Abir. Elle ajoute : « Personnellement, j’ai beaucoup appris en lisant des articles dans tous les domaines dont certains ne m’ont jamais intéressée, comme le sport ».

La traduction, un service essentiel

Il existe aussi des services qui travaillent sur les articles qui viennent de l’extérieur comme les pages Opinion et Traduction. « Nous demandons à certains écrivains de rédiger des articles dans lesquels ils expriment leur opinion sur des sujets d’actualité », dit Hoda Ghali, cheffe de la rubrique Opinion. Il s’agit bien évidemment de l’actualité égyptienne et régionale. Hoda est toujours la première à arriver à l’Hebdo très tôt le matin, et pas seulement pour la page Opinion, mais aussi pour la dernière page ou Flashs Actu, dont elle est en charge aussi.

C’est la page qui reste « ouverte » jusqu’au dernier moment avant le bouclage du journal pour inclure les nouvelles de dernière minute.

Une partie du travail de la page Opinion est accomplie par le service traduction, car c’est lui qui traduit les articles des écrivains. « Ce travail nous donne une vraie fenêtre sur le monde », explique Amani Gamal El Din, cheffe du service. Et d’ajouter : « La lecture des articles que nous traduisons nous a donné, à moi et à mes collègues, Rim et Racha Darwich, beaucoup d’informations sur ce qui se passe dans la région et dans le monde. Cette expérience nous a aussi permis d’acquérir de l’expérience sur les techniques de rédaction à tel point que les membres de notre service travaillent au côté de la traduction comme rédactrices dans différentes rubriques ».

 Archives et secrétariat, pour un travail bien accompli

Pour que le travail soit achevé dans les meilleures conditions possibles, il ne faut pas oublier le rôle des archives de photos, où Haytham et Karam viennent tôt le matin pour chercher les photos nécessaires à chaque article dans les agences de presse ou auprès des photographes. Ils sont experts dans ce qu’ils font, toujours souriants et prêts à aider tout le monde à tout moment. C’est dans ce service d’ailleurs que les journalistes de l’Hebdo remplissent les demandes de congés qui sont ensuite envoyées à la rédactrice en chef, mais aussi les demandes de voitures (faites au garage d’Al-Ahram) pour partir en mission.

Le rôle du secrétariat n’est pas moins important. Car il faut en permanence être en contact avec la direction d’Al-Ahram et également avec d’autres établissements. Essam et Gamila sont là pour accomplir cette mission. « Après avoir travaillé avec quatre rédacteurs en chef et des dizaines de journalistes, je peux dire que j’ai appris à comprendre les gens et à être patiente et calme », dit Gamila El Tawila, secrétaire de la rédactrice en chef et la première personne à accueillir les visiteurs à l’Hebdo.

Essam Fayez est, lui, installé face à son ordinateur pour rédiger un document important. Il est responsable du courrier officiel du journal, des affaires financières et de tous les détails concernant la gestion du journal.

Essam est le seul à connaître ce qui se passe dans les coulisses du journal, cependant, il ne dit jamais rien à propos de ces coulisses. Parfois, il fait semblant de ne rien savoir. « C’est comme ça que j’ai acquis la confiance des rédacteurs en chef de l’Hebdo », dit Essam qui, de temps en temps aussi, porte l’habit du journaliste et rédige des articles dans la page Economie.

Tous les mardis à 13h tapant, on entend la voix de Gamila appeler : « C’est l’heure de la réunion ». Le travail commence alors pour un nouveau numéro de l’Hebdo.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique