Sous le thème « Tracer la voie à suivre : stratégies de collaboration pour une mise en oeuvre efficace de la politique de reconstruction et de développement post-conflit », la 4e Semaine de sensibilisation à la reconstruction et au développement post-conflit (RDPC) de l’Union Africaine (UA) s’est tenue du 18 au 24 novembre 2024 au siège de la Commission de l’UA à Addis-Abeba.
Adoptée en 2021 par le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA comme événement officiel, cette semaine vise à sensibiliser et à encourager une adhésion accrue des parties prenantes pour soutenir des réponses efficaces en matière de RDPC. L’objectif principal est la mobilisation des ressources humaines, financières, matérielles et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la paix. « Le succès de nos efforts pour construire et maintenir la paix repose sur une approche stratégique africaine globale et cohérente, intégrant les niveaux national, régional et continental », a déclaré le président Abdel Fattah Al-Sissi, en sa qualité de responsable de l’UA pour la RDPC.
L’UA définit la RDPC comme un ensemble de mesures globales visant à répondre aux besoins des pays sortant de conflits, à empêcher l’escalade des différends, à éviter la résurgence de la violence, à s’attaquer aux causes profondes des conflits et à consolider une paix durable.
Défis multiples et persistants
Cette 4e édition intervient à un moment où les défis sécuritaires et de développement se multiplient en Afrique. Du Soudan à l’Ethiopie, en passant par la Corne de l’Afrique, les zones de conflit ne cessent de s’élargir. Aujourd’hui, le continent abrite plus de la moitié des conflits armés dans le monde. Ces guerres, souvent multi-parties, posent d’importants défis : déclin économique, désintégration sociale, catastrophes humanitaires et dommages environnementaux. Selon l’ONU, en 2024, environ 130 millions de personnes en Afrique nécessitent une aide humanitaire en raison des conflits et des catastrophes climatiques.
Bankole Adeoye, commissaire de l’UA chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité, a souligné l’importance d’une approche durable et innovante pour résoudre ces crises. En évoquant des situations récentes au Soudan, au Sud-Soudan, en Libye, en Somalie, au Mozambique, dans le bassin du Tchad et dans la région du Sahel, il a déclaré : « Nous devons aborder ces crises de manière durable et innovante. La reconstruction post-conflit est essentielle, et nous y avons intégré trois nouveaux piliers : l’inclusion des jeunes, la durabilité environnementale et la protection de l’enfance ».
De son côté, le président Al-Sissi a affirmé que « les défis multiples auxquels l’Afrique est confrontée nous imposent d’agir sur les causes profondes des conflits, de renforcer les capacités institutionnelles et de lier plus étroitement la paix, la sécurité et le développement ».
La Semaine de sensibilisation à la RDPC a été ponctuée par plusieurs initiatives stratégiques, notamment un événement préliminaire sur la santé mentale ; le lancement de la Revue de l’UA sur la RDPC ; un dialogue de haut niveau sur la consolidation de la paix ; une table ronde consacrée au pilier Femmes et Genre de la politique RDPC.
A ce sujet, le président Al-Sissi a rappelé les discussions approfondies menées lors de la 4e édition du Forum d’Assouan pour la paix et le développement durables, organisée au Caire en juillet dernier. Ce forum a donné lieu à des initiatives-clés, telles que le lancement du Réseau africain pour la prévention de l’extrémisme menant au terrorisme et l’annonce du prix Forum d’Assouan pour la reconstruction et le développement, destiné à récompenser des projets réussis dans la consolidation de la paix sur le continent.
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