« Nous ne pouvons pas parler d’inégalité sans aborder les situations tragiques en Palestine et au Liban, dues à la guerre israélienne, qui se poursuit en raison de l’absence d’une action mondiale efficace pour l’arrêter », a déclaré le président Abdel Fattah Al-Sissi lors de son discours devant le G20 à Rio de Janeiro, tenu les 18 et 19 novembre au Brésil. Le président a insisté dans son discours sur la nécessité d’arrêter immédiatement cette « tragédie inhumaine », de sauver les civils vivant dans des conditions catastrophiques et de stopper l’escalade et l’expansion du conflit. Il s’agit de la quatrième participation de l’Egypte à ce sommet.

Cette année, les pays du G20 se sont concentrés sur plusieurs thèmes dont l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté et la faim, la réforme des institutions de gouvernance mondiale et la transition énergétique dans le contexte du développement durable. L’Egypte participe pour la quatrième fois à ce sommet depuis son lancement.

Dans son allocution, le président a évoqué les efforts de l’Egypte dans le domaine du développement pour réaliser les Objectifs du développement durable, en particulier dans le contexte actuel des fluctuations politiques et économiques internationales, ainsi que la vision de l’Egypte concernant la nécessité de renforcer la solidarité et la coopération internationales pour surmonter ces défis.

Le président Al-Sissi a affirmé que pour atteindre les Objectifs du développement durable dans les pays arabes et en Afrique, il est nécessaire d’établir des partenariats internationaux équilibrés incluant la fourniture de financements de développement à des conditions favorables, le transfert et la localisation des technologies modernes, telles que l’intelligence artificielle, ainsi que le soutien aux efforts visant à assurer la sécurité alimentaire. Dans ce contexte, l’Egypte renouvelle son appel à créer un centre mondial pour le stockage et la distribution des céréales et des denrées alimentaires sur son territoire afin de garantir la sécurité alimentaire et de renforcer les chaînes d’approvisionnement connexes.

Dans le cadre des activités du sommet, l’Egypte a rejoint l’Alliance globale contre la faim, lancée par le président brésilien et chef de cette session du G20, Lula da Silva, qui a souligné que cette alliance, regroupant 81 pays, peut « éradiquer cette plaie qui fait honte à l’humanité ». « Cette alliance naît au G20, mais elle est mondiale », a déclaré Lula da Silva.

Le développement pour faire face aux défis

Revenant sur l’importance de ce sommet, le professeur de sciences politiques à l’Université du Caire Hassan Salama explique que « le G20 est une occasion idéale pour l’Egypte de se trouver parmi les plus grandes puissances économiques au monde », ajoutant que l’invitation de l’Egypte à cette plateforme est motivée non seulement par sa position géographique, mais aussi par le fait qu’elle représente les pays arabes, africains et musulmans. Salama assure également que ce sommet est une occasion pour l’Egypte de consolider ses relations avec les pays membres du G20, notamment avec le Brésil, pays hôte. « Les deux parties ont signé une déclaration conjointe visant à élever les relations bilatérales au niveau de partenariat stratégique. L’Egypte cherche à tirer parti de l’expérience du Brésil en matière de développement et à renforcer ses relations avec ce pays, l’un des principaux fondateurs des BRICS », indique Salama.

Toujours en marge du sommet, une rencontre égypto-tanzanienne a également abordé les relations bilatérales. Le président Al-Sissi a souligné les efforts égyptiens pour finaliser les travaux de fondation du barrage Julius Nyerere, mettant en avant la volonté égyptienne de renforcer le développement dans les pays africains, en particulier ceux du bassin du Nil.

Pour conclure, Salama souligne que l’importance de la participation de l’Egypte à cette rencontre se concrétisera lorsque des solutions pratiques pour éradiquer la faim et la pauvreté seront formulées par les grandes puissances en soutien des pays en développement. « C’est une responsabilité commune pour construire un avenir meilleur pour les générations futures », termine-t-il.