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Deux documentaires sur la vie

May Sélim , Mercredi, 20 novembre 2024

A la compétition Horizons du cinéma arabe, les deux documentaires Holidays in Palestine et Gazan Tales dévoilent la réalité de la vie sous occupation.

Deux documentaires sur la vie
Gazan Tales.

Il n’y a plus de scènes de guerre, ni de martyrs, ni de blessés. On n’entend plus le son des bombardements, ni les offensives contre les civils. Au contraire, les deux documentaires qui participent à la compétition Horizons du cinéma arabe Holidays in Palestine (vacances en Palestine) et Gazan Tales (contes gazaouis) dévoilent la vie des gens sous occupation et les ambitions simples des Palestiniens.

Réalisé par Maxim Lindon dans une coproduction française, palestinienne et qatarie, Holidays in Palestine retrace le retour de Shadi, ancien militant palestinien devenu citoyen français à Wadi Rahal, dans l’espoir de s’y installer après une décennie en exil. Mais cette visite à son village d’origine dévoile à quel point les changements et les différences existant entre Shadi et son entourage deviennent accablants.

L’ancien militant ne retrouve plus son pays et ne garde de cette visite de trois semaines que des souvenirs familiaux chaleureux et des confrontations fatigantes. Ses amis et ses voisins célèbrent son retour par un cortège bruyant jusqu’à la maison, et tout le monde fait la fête.

Dès le début, Lindon a recours à une chanson et une scène symbolique résumant tout son film. L’un des amis de Shadi l’attend sur les frontières de la Jordanie et la Palestine. En attendant, il fait les cent pas devant la frontière, en interprétant un chant sur le retour à la patrie.

Ses mouvements traduisent l’oscillation de Shadi entre la nostalgie de la vie en Palestine et celle, plus libre, en France. Petit à petit, Shadi, cet ancien héros et militant du village, révèle qu’après avoir été libéré des cellules israéliennes, il fuyait le pays pour l’Europe sans destination précise. Le hasard l’a donc mené en France où il a demandé le droit d’asile politique. Il cache cette vérité à ses amis et ses voisins, et ne la dévoile qu’à ses proches.

Sa mère cherche à le marier avec une jeune fille du village, son frère le prend pour un traître qui a fui le militantisme pour mener une vie de luxe en France. Ses amis et voisins ne cessent de lui demander les secrets de son succès en exil. L’ancien militant remarque que la résistance politique dans le village s’est affaiblie ; les colonies israéliennes qui s’étendent à perte de vue l’affligent.

Shadi respire la liberté en France, il travaille comme vendeur dans un supermarché. Il conseille à un autre ami palestinien de rester en France et de se contenter de retourner temporairement en Palestine, pour de simples visites. Pourtant, le film se termine par une photo où Shadi se trouve dans le désert palestinien, avec son fils de trois ans.


Holidays in Palestine.

Des histoires de la vie quotidienne

Gazan Tales (contes gazaouis) est réalisé par le cinéaste palestinien Mahmoud Nabil, à l’issue de l’atelier cinématographique From Gaza to the World (de Gaza au monde). Cet atelier, qui a regroupé de jeunes cinéastes et qui a été animé par Mahmoud Nabil, visait à promouvoir le pouvoir de la narration.

Le film a été tourné au coeur de la bande de Gaza, avant le génocide en cours. Il retrace la vie de quatre hommes qui adoptent des chemins différents à la recherche de leurs propres définitions de la vie. Un vieux menuisier, un éleveur de chevaux, un gardien maritime et un professeur de musique.

Les quatre, malgré les circonstances difficiles, partagent des moments de joie et de tranquillité en famille, en buvant leur café ou en accueillant l’air frais de la mer. Les spectateurs sont immergés dans la vie quotidienne de ces habitants de Gaza, observant leur routine aux côtés de leurs familles au bord de la mer. Ce sont des gens qui cherchent à mener une vie simple et paisible sans avoir de grande ambition. Le réalisateur Mahmoud Nabil a déclaré : « Il est essentiel de reconnaître que lors de la création de notre atelier De Gaza au monde, notre groupe de cinéastes en herbe a travaillé sous les bombes pendant plus d’une semaine. Pourtant, au lieu de capturer la destruction et le désespoir, ils ont choisi de s’attacher à la vie ».

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