Al-Ahram Hebdo : Vous avez contesté le déroulement des élections pour la présidence de l’UIPM. Qu’est-ce qui, selon vous, a été injuste dans le processus électoral ?
Sharif El-Erian : L’injustice, à mon sens, réside principalement dans l’interprétation erronée des règles électorales. Lors du deuxième tour, j’ai recueilli 51 voix, soit une de plus que mon adversaire, Robert Stull. Selon les règles de l’UIPM, cela aurait dû être suffisant pour déclarer un vainqueur, mais un troisième tour a été organisé. Je n’ai pas accepté la défaite parce que je suis convaincu que l’élection a été manipulée. Si nous laissons passer de telles violations, cela met en péril la crédibilité des élections à l’échelle mondiale. En tant que dirigeant sportif, il est de ma responsabilité de défendre l’intégrité de nos institutions et de m’assurer que les règles sont respectées.
— Pouvez-vous nous raconter ce qui s’est passé en détail ?
— Au premier tour des élections, j’ai récolté 42 voix, tandis que mon principal concurrent, l’Américain Robert Stull, a obtenu 38 voix, et le Français Joël Bouzou 22 voix. Toutefois, aucune majorité absolue n’a été atteinte, ce qui a conduit à un deuxième tour. J’ai de nouveau pris l’avantage avec 51 voix contre 50 pour Stull. Ce résultat aurait dû suffire pour m’assurer la victoire, selon l’interprétation classique des règles électorales. Cependant, le comité électoral a décidé d’organiser un troisième tour, invoquant des ambiguïtés dans le décompte des abstentions et des règles complexes relatives à la majorité absolue. Cette décision a rapidement créé une fronde parmi les délégués. Lors du troisième tour, Stull a remporté l’élection avec 53 voix contre 48 pour moi.
— Vous avez déclaré que l’Egypte allait porter l’affaire devant la Cour d’arbitrage pour le sport. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi cette décision ?
— Nous avons d’abord soumis une objection officielle auprès de la Commission électorale de l’UIPM et au président de l’assemblée générale. Cependant, si cette plainte n’est pas prise en compte, nous n’aurons d’autre choix que d’aller devant la Cour d’arbitrage pour le sport. La transparence et l’équité du processus électoral sont essentielles. L’avenir du pentathlon moderne dépend de la justice et de l’intégrité de ses institutions. Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour que les règles de l’UIPM soient respectées.
Lien court: