Le triathlon a fait son entrée au sein de la famille olympique en 2000 à Sydney et a été intégré en Egypte depuis 2009, lorsqu’Ahmad Nasser, président actuel de la Fédération de triathlon, alors président de la Fédération de pentathlon moderne, a pris l’initiative de créer une Fédération égyptienne de triathlon. « Nous avons commencé à faire la promotion de cette discipline dans un certain nombre de clubs, afin d’encourager les jeunes à la pratiquer. On a commencé par quatre clubs, deux au Caire, un à Alexandrie et un à Suez. Pour former la première sélection juniors, on a fait appel aux jeunes qui pratiquent la natation et la course, car cela facilite l’entraînement et contribue à réaliser un résultat rapide », explique Ahmad Nasser.

En mars 2010, la Fédération égyptienne a rejoint la Fédération internationale de triathlon. La même année, la Fédération a organisé le premier Championnat de la République, et a commencé à organiser annuellement des stages pour la formation des entraîneurs techniques et des arbitres. Au cours de cette même année, l’Egypte a commencé son parcours international. Lors de la première participation aux Championnats du monde, les Egyptiens ont obtenu leur premier succès en remportant une médaille d’argent à l’épreuve de course, par le triathlonien Mohamad Al-Saïd. Après ce succès, le triathlon a été intégré à cinq autres clubs pour atteindre au total 11 clubs, répartis sur l’ensemble de la République, dont Al-Seyd à Alexandrie, Al-Yakht au Caire, et l’Institution militaire à Ismaïliya, à Suez et à Minya. L’année 2014 a bien démarré pour le triathlon égyptien, car outre la qualification, l’Egypte a remporté les 3 premières places aux Jeux arabes et à la Coupe d’Afrique qui ont eu lieu à Charm Al-Cheikh en mars dernier.

Efforts personnels

Malgré ce succès, cette discipline souffre encore de nombreux problèmes qui entravent sa progression. « Les efforts qui ont été déployés durant les 2 premières années après la création du triathlon étaient des efforts personnels basés sur certains dons. En 2011, le ministère du Sport a consacré un budget qui ne dépasse pas les quelques milliers de L.E. Ce budget ne permet pas d’améliorer le niveau de cette discipline qui regroupe en elle trois disciplines. Chacune d’entre elles a besoin d’un entraîneur et d’un système d’entraînement propre », assure Ahmad Maher, directeur technique de la sélection. En fait, cette discipline basée sur l’enchaînement rapide de 3 épreuves exige un système d’entraînement très particulier. « Le manque de financement nous empêche de recruter un expert étranger pour améliorer le niveau d’entraînement et de suivre l’exemple de certains pays africains, comme l’Afrique du Sud, qui a une équipe professionnelle grâce au recrutement d’un expert africain. Ainsi, elle domine le podium africain depuis le début des années 2000 », note-t-il.

Outre ces problèmes, le nombre de pratiquants de cette discipline est encore restreint en Egypte, car il n’y a pas de véritable promotion. « La Fédération doit accorder plus d’attention à la promotion de cette discipline, afin d’encourager les jeunes, et cela en lançant des campagnes de promotion dans les différents clubs. Le triathlon reste une discipline moins connue que le pentathlon. Le nombre de ses pratiquants a augmenté, passant de 60 en 2010 à 350 triathloniens actuellement, mais cela demeure toujours très peu », ajoute Ahmad Maher.

Malgré ces obstacles, les responsables de la Fédération ont de grandes ambitions pour cette discipline. « Malgré le manque de moyens, on travaille avec un groupe de spécialistes en nutrition, en psychologie et en technique. Pour l’avenir proche, on prépare les seniors pour la qualification olympique de Rio De Janeiro 2016. A long terme, on prépare les juniors à remporter une médaille aux JO de 2020 », conclut Ahmad Maher.

Le triathlon en deux mots

Le triathlon a commencé à récolter lres fruits des efforts de 5 années de préparation.