Le film libanais « Mashqalab » (saut périlleux) a remporté le Prix Cinéma pour l'Humanité du Festival du Film d'El Gouna (GFF), tandis que le prix El Gouna Golden Star a été décerné au film palestinien « Ma Baad » (au-delà). Et ce, lors de la cérémonie de clôture et de remise des prix de la 7ème édition du Festival du film d’El Gouna, tenue le 1er novembre, d’après un communiqué publié le 2 novembre sur la page officielle du festival.

Le film libanais « Mashqalab », réalisé par les Libanais Lucien Bourjeily, Bane Fakih, Wissam Charaf et Areej Mahmoud, traite de quatre courtes histoires sur les troubles ces dernières années au Liban.

« Les quatre histoires racontées dans ce film témoignent de l’impact psychologique que subit la jeune génération libanaise à cause des tensions politiques. Cette génération tente encore de trouver un moyen de faire face à toutes ces injustices », d’après le même communiqué.

Décerné par le public, le Prix Cinéma pour l'Humanité du Festival du Film d'El Gouna a été remis par Naguib Sawiris, fondateur du GFF.

« Je suis honoré de remettre ce prix », a souligné Sawiris lors de la cérémonie de clôture du festival. Et de poursuivre : « Le cinéma joue un rôle important au service de l'humanité. Le film a touché mon cœur et mon esprit. Je soutiens le Liban ».

Le film palestinien « Ma Baad » (Upshot ou résulat), de la Palestinienne Maha Haj, a remporté le prix El Gouna Golden Star du meilleur court métrage.

Le film qui traite de thèmes liés au conflit palestinien et au génocide est considéré comme une « œuvre cinématographique distincte dans sa représentation du traumatisme palestinien après des décennies de conflit », d’après le communiqué du GFF.

Dans sa première mondiale, « Ma Baad » a été honoré au Festival international du film de Locarno 2024, en Suisse, et a remporté le Prix du jury indépendant des jeunes et le Prix du jury du meilleur court métrage.

Le prix « El Gouna Silver Star a été décerné aux films « How We Got My Mother Back » du Portugais Gonçalo Waddington, « Mad Wa Gazr » (marée montante et descendante) de Nay Tabara, et « Bortocala Men Yaffa (une orange de Jaffa) de Mohamed El Moghny. Ce dernier film, lauréat en 2024 du Grand prix au Festival de Clermont-Ferrand 2024, raconte l’histoire d’un jeune Palestinien qui cherche désespérément un taxi pour lui permettre de franchir un checkpoint afin de rejoindre sa mère qui l'attend côté israélien.

La cérémonie de clôture du Festival du Film d'El Gouna a également honoré les cinéastes et artistes libanais Joanna Hadji Touma et Khalil Joreige, dont les œuvres cinématographiques communes abordent des thèmes complexes centrés autour de la mémoire, l’histoire et la narration.

Les films égyptiens « Amanat Al-Bahr », réalisé par Hend Sohail, et « Fagr Kol yom », d’Amir Youssef d’Egypte, ont remporté le prix El Gouna Star Award du meilleur court métrage arabe.

CineGouna pour soutenir les talents émergents

Le programme CineGouna for Emerging Talents, qui offre un soutien financier et technique aux cinéastes arabes en herbe et leurs projets de films en phase de développement et de post-production, a annoncé la liste complète des lauréats des prix de la 7ème édition du GFF, qui valent cette année plus de 400 000 dollars américains, représentés par des prix de soutien financier et des services présentés par le Festival d'El Gouna et ses sponsors.

40 prix prestigieux ont été décernés à 21 projets cinématographiques émergents.

Une édition exceptionnelle et chiffres record 

« Le GFF s'engage à découvrir de nouvelles voix cinématographiques et aspire à être un catalyseur du développement du cinéma dans le monde arabe, notamment à travers sa Plateforme CineGouna, qui est sa branche industrielle dédiée au soutien et au développement des projets cinématographiques de cinéastes aux talents émergents », d’après le communiqué du Festival.

« Ces dernières années, nous avons été confrontés à des accusations qui voient que le festival d’El Gouna est destiné à une élite et à des robes glamour. Et pourtant nous avons travaillé dur sur le GFF depuis le premier jour de son lancement … Nous nous soucions de l'industrie du cinéma. Je parlerai donc en chiffres. Dans le passé, le nombre de crédits a atteint 800. Cette année, le nombre a abouti à 5 500 candidatures. Cette année, le nombre de billets de cinéma a atteint 22 000 et sur le marché, 22 sociétés d'Egypte et du monde arabe ont participé avec nous », souligne dans le communiqué le directeur exécutif du Festival du film d'El Gouna, Amr Mansy.

Il poursuit  : « Ce festival peut être l’un des plus importants au monde, car l’Egypte le mérite et la ville d’El Gouna a toutes les capacités de le faire ».

Dans sa 7ème édition, 55 longs métrages et documentaires ont participé au GFF. En plus de 16 courts métrages, provenant de 40 pays du monde. Parmi ces films, 6 ont eu leur première mondiale et 12 expériences cinématographiques ont été réalisées. Le nombre de films réalisés cette année par des réalisatrices a atteint 44. Et ce, en soutien de l'autonomisation des femmes dans l'industrie cinématographique.

Cherchant à promouvoir la communication interculturelle à travers le cinéma et à mettre en relation les cinéastes de la région avec leurs homologues internationaux pour tout échange culturel, le GFF est considéré comme l'un des festivals les plus importants du Moyen-Orient. Il vise à présenter une gamme diversifiée de films à un public passionné et enthousiaste par l'art cinématographique.

La 7ème édition du festival du Film du Film d'El Gouna s’est déroulée du 24 octobre au 1er novembre 2024 à la station balnéaire El Gouna sur la mer Rouge.