Des Palestiniens se rassemblent sur le site de frappes israéliennes sur des maisons et des bâtiments résidentiels, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Photo : AFP
La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé mardi que 93 personnes avaient été tuées pendant la nuit dans une frappe israélienne sur un immeuble à Beit Lahia, dans le nord du territoire palestinien.
"Le nombre de martyrs du massacre de la résidence familiale des Abounasr à Beit Lahia s'élève à 93, et 40 personnes environ sont toujours portées disparues sous les décombres", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile.
Un journaliste de l'AFP a vu plusieurs corps enveloppés dans des draps blancs ou des couvertures, extraits des décombres par des proches. Des familles endeuillées ont assisté à l'enterrement de plusieurs victimes, pendant que les secouristes fouillaient les ruines.
Sur une image de l'AFP, un corps carbonisé aux cheveux longs pendait d'une fenêtre de l'immeuble dévasté.
"L'explosion a eu lieu la nuit. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait de bombardements, mais quand je suis sorti après le lever du soleil, j'ai vu des gens extraire des corps, des membres et des blessés des décombres", a raconté Rabie al-Chandagly, 30 ans, qui s'était réfugié dans une école voisine.
"La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Les gens essaient de sauver les blessés, mais il n'y a ni hôpitaux ni soins médicaux adéquats", a-t-il encore dit à l'AFP.
Les corps de 15 personnes tuées dans la frappe ont été amenés à l'hôpital Kamal Adwan, a déclaré à l'AFP son directeur, Houssam Abou Safia.
Il a ajouté que 35 blessés, dont la plupart sont des enfants, étaient soignés à l'hôpital.
- "Nettoyage ethnique" -
"Nous continuons à recevoir des martyrs et des blessés", a-t-il poursuivi, "il n'y a plus rien à l'hôpital Kamal Adwan, à part de quoi dispenser les premiers soins, maintenant que l'armée a arrêté notre équipe médicale".
La semaine dernière, le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que les forces israéliennes avaient pris d'assaut l'hôpital, tandis que l'armée a affirmé qu'elle opérait à proximité de l'établissement.
L'Organisation mondiale de la santé a annoncé que ses équipes avaient pu retourner lundi à l'hôpital Kamal Adwan, qu'elles avaient dû alors quitter. "Elles ont trouvé un chirurgien orthopédique, un pédiatre, une infirmière en chef et une poignée de jeunes médecins et infirmières qui tentaient de s'occuper de 100 à 150 patients", a déclaré mardi le porte-parole de l'OMS à Genève, Tarik Jasarevic.
"Cela montre à quel point il est difficile d'apporter n'importe quelle sorte d'aide dans le nord de Gaza", a-t-il ajouté.
"L'ennemi a commis un nouveau massacre épouvantable contre notre peuple, et le nord de Gaza subit une campagne de nettoyage ethnique et de déplacement systématique", a dénoncé le Hamas dans un communiqué après l'attaque de Beit Lahia.
Depuis le 6 octobre, l'armée a lancé un assaut aérien et terrestre dans le nord de la bande de Gaza, en particulier dans les zones de Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun.
Dans cette même région, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont déplacés ou tentent de fuir pour échapper aux combats. La Défense civile a fait état de centaines de morts.
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