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Une mini-réforme pour faire face aux crises

Salma Hussein , Mercredi, 30 octobre 2024

Le FMI a réduit de 36 % les « surtaxes » imposées à une vingtaine de pays surendettés.

Une mini-réforme pour faire face aux crises

Plusieurs organisations non gouvernementales sur l’échelle mondiale ont jugé que la baisse des surcharges imposées par le FMI sur les plus grandes dettes des pays membres était bien en deçà des ambitions. Dans un contexte mondial difficile, et à un moment où les taux d’intérêt sont élevés, le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé, le 11 octobre 2024, une revue de sa politique en matière de commissions et de commissions additionnelles, les surcharges. Les mesures approuvées réduiront les coûts d’emprunt des pays membres auprès du FMI de 36 % à partir de 2025. Le nombre de pays assujettis à des commissions additionnelles au cours de l’exercice 2026 devrait ainsi passer de 20 à 13, selon le site officiel.

Ces commissions baptisées « surcharges » ou « surtaxes » sont des sommes supplémentaires payées en plus des intérêts de base imposés sur les crédits par le FMI. Elles sont imposées à un taux croissant sur les crédits à long terme (entre 30 et 51 mois) et les crédits dépassant les 187,5 % des quotes-parts des pays.

Elles sont critiquées car elles punissent les pays en détresse et les pénalisent s’ils veulent rembourser leur dette sur un plus long terme. C’est pourquoi en 2021, une coalition mondiale d’ONG rejointe par le prix Nobel en économie, Joseph Stiglitz, et l’ancien ministre argentin des Finances, Martin Guzman, a exercé des pressions sur le FMI pour les annuler.

Pour Chérine Talaat, fondatrice de MenaFem, l’une des ONG qui ont négocié la réforme avec le FMI, les surtaxes sont devenues beaucoup plus onéreuses pour les pays endettés ces dernières années, et donc beaucoup plus difficiles à justifier. « Il fallait donc les supprimer entièrement. Imaginez que l’Ukraine, dévastée par la guerre, ou encore l’Egypte, qui fait face à la hausse record des coûts de la nourriture, sont parmi les pays les plus affectés », dit-elle.

En 2020, 10 pays payaient ces frais au FMI. En 2023, avec le choc du Covid-19, la guerre en Ukraine et la hausse des taux d’intérêt, ce nombre est passé à 22.

Cinq pays, à savoir l’Argentine, l’Egypte, l’Equateur, le Pakistan et l’Ukraine ont remboursé au FMI un total de 5 milliards de dollars durant la période 2018 et 2023. Ils devront payer davantage 7,2 milliards entre 2024 et 2028, d’après les calculs du centre de recherche The Atlantic Council.

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