Il a reçu de nombreux hommages à travers le monde, dont 42 doctorats honorifiques de certaines des universités les plus prestigieuses. Il est actuellement conseiller du secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, comme il l’a été pour ses prédécesseurs Ban Ki-moon et Kofi Annan. J’avais hâte d’obtenir des conseils (gratuits) de sa part, alors je lui ai demandé : « L’ampleur de la dette égyptienne vous inquiète-t-elle ? ». Il a répondu : « Tant que le pays est capable de gérer ses affaires d’une manière lui permettant de payer ses échéances, la question n’est pas préoccupante. Mais je serais plus rassuré si la période de remboursement s’étendait à 30 ans afin de lui donner le temps d’accroître ses investissements ». Puis il s’est corrigé : « Je sais que le Fonds monétaire international vous demande de réduire les dépenses, mais la voie de l’Egypte vers l’avenir est d’augmenter les investissements ».

J’ai demandé : « En quoi devrions-nous investir ? ». Il a répondu : Premièrement, dans l’éducation. La force de l’Egypte réside dans sa richesse humaine, et elle doit développer cette force. Ce grand nombre de diplômés universitaires est le moyen de progresser. L’éducation est l’investissement de l’avenir. L’Egypte est qualifiée pour devenir un véritable hub technologique. Elle bénéficie du plus haut taux de transfert vers la technologie moderne grâce à l’ordinateur. Ensuite, l’Egypte doit investir dans l’infrastructure, car il est impossible d’investir dans un pays qui souffre d’une infrastructure défaillante. Il faut des routes et des moyens de transport rapides et modernes. J’ai alors rétorqué que l’Egypte avait réalisé des progrès à ce niveau.

« L’Egypte possède des déserts immenses, elle doit investir dans l’énergie solaire. L’énergie et l’eau sont les crises de l’avenir. Je n’exagérerais pas en disant que vous êtes capables d’exporter de l’énergie vers l’Europe … l’énergie n’est pas uniquement le pétrole », a-t-il dit. Je me suis alors rappelé le projet de Benban à Assouan, qui est l’un des endroits les plus ensoleillés au monde. Ce projet est opérationnel depuis six ans, et je ne comprends pas pourquoi il n’a pas pu nous fournir l’énergie électrique tant espérée.