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Riposte israélienne : Quand, comment, où ?

Abir Taleb , Mercredi, 16 octobre 2024

Depuis que l’Iran a lancé une salve de missiles en direction d’Israël suite à l’assassinat de Haniyeh, les spéculations sur l’ampleur de la réponse israélienne font monter la tension.

Quand, comment, où ?

Les contours de la riposte israélienne à l’attaque iranienne du 1er octobre (elle-même une réponse à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh) sont, sans aucun doute, en train d’être dessinés et négociés avec les Américains. Or, les Etats-Unis ont récemment envoyé une nouvelle batterie de missiles anti-missiles THAAD. Le porte-parole du Pentagone a souligné ce soutien indéfectible, en insistant sur l’objectif du système, qui est de protéger à la fois Israël et les citoyens américains dans le pays. Cela s’inscrit dans une politique de renforcement de la présence militaire au Moyen-Orient, opéré ces derniers mois.

Ces informations font penser que la riposte d’Israël est imminente et qu’elle ne pourrait pas être cette fois uniquement symbolique. Cependant, de nombreuses questions persistent : quelles pourraient être les cibles ? Des sites pétroliers, gaziers, des ports, des usines ou des sites nucléaires ? « Ils ne comprendront pas ce qui s’est passé, ni comment c’est arrivé », a mystérieusement déclaré, il y a quelques jours, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, ajoutant que la riposte de son pays serait « mortelle, précise et surprenante ».

Selon une information du Washington Post publiée lundi 14 octobre, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, aurait assuré aux Américains que son armée serait prête à frapper des installations militaires plutôt que des sites pétroliers ou nucléaires en Iran. Une autre information du Wall Street Journal affirme que la réponse d’Israël devrait intervenir avant l’élection présidentielle du 5 novembre et pourrait ressembler à la précédente attaque israélienne menée en avril qui avait frappé une base militaire iranienne. Toutefois, certains observateurs estiment que les partisans de la ligne dure en Israël continuent de faire pression pour mener une attaque contre des sites pétroliers, voire nucléaires.

Téhéran en quête de soutien

Côté iranien, dans un message sur X, le chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, a averti dimanche 13 octobre que Téhéran n’avait pas « de lignes rouges » concernant « la défense » de son peuple et de ses intérêts, insistant toutefois sur le fait que son pays voulait « la paix », en particulier dans la bande de Gaza et au Liban. Le même jour, Araghchi effectuait une visite à Bagdad, un allié de Téhéran qui entretient aussi de bonnes relations avec les Etats-Unis. L’occasion pour le chef de la diplomatie iraqienne, Fouad Hussein, de réaffirmer que « la poursuite de la guerre, son élargissement vers l’Iran et l’utilisation de l’espace aérien iraqien comme couloir sont totalement inacceptables et rejetés ».

Après Bagdad, Abbas Araghchi s’est rendu à Mascate, au Sultanat d’Oman, pour rencontrer un autre allié : un haut responsable houthi. La semaine dernière, il s’était aussi rendu successivement au Liban, en Syrie, en Arabie saoudite et au Qatar, où les discussions ont principalement porté sur l’instauration d’un cessez-le-feu au Liban et à Gaza, ainsi que sur les moyens d’empêcher le conflit de s’étendre à toute la région.

L’Iran cherche semble-t-il à s’assurer du soutien de ses alliés régionaux, mais aussi internationaux. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a rencontré son homologue russe, Vladimir Poutine, lors d’un sommet régional tenu le 11 octobre à Achgabat, au Turkménistan. Mais si Poutine a salué les liens « très étroits » avec l’Iran, le soutien russe à l’Iran reste relativement discret et Moscou tient à garder un certain équilibre : après la salve de missiles iraniens le 1er octobre 2024, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a appelé « toutes les parties à la retenue ». L’engagement de la Russie auprès de l’Iran semble donc limité à la livraison d’armes défensives et à des communications diplomatiques de soutien plutôt modérées, d’autant plus que l’influence de Moscou dans la région du Moyen-Orient est aujourd’hui limitée.

Reste un dernier allié à Téhéran : Pékin. Mais là aussi, le soutien chinois à l’Iran reste essentiellement moral et modéré. Début octobre, Pékin a publié un communiqué indiquant que « la Chine est profondément préoccupée par la situation turbulente au Moyen-Orient et s’oppose aux violations de la souveraineté, de la sécurité et de l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’à l’intensification des contradictions et à l’extension des conflits ». Sans plus.

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