Sous le thème « L’eau et le climat … Bâtir des communautés résilientes », Le Caire a accueilli du 13 au 17 octobre la 7e édition de la Semaine de l’eau du Caire. Organisé sous les auspices du président Abdel Fattah Al-Sissi, cet événement vise à échanger les connaissances et les expériences dans le domaine de la gestion des ressources en eau. Cette nouvelle édition a abordé cinq sujets principaux : la gouvernance de l’eau, la gestion des ressources pour améliorer la résilience communautaire, l’innovation dans le financement des solutions de sécurité relative à l’eau, l’adaptation aux changements climatiques et enfin l’édification des communautés intelligentes face au climat.
« Avec 2 000 participants, experts, décideurs gouvernementaux, universitaires, paysans et entreprises du monde entier, cette édition se concentre sur le problème de la pénurie d’eau et l’adoption de technologies d’irrigation intelligentes pour aider les communautés à faire face aux changements climatiques », a déclaré le ministre de l’Irrigation et des Ressources hydriques, Hani Sewilam, lors d’une conférence de presse. Sewilam a souligné que chaque année durant la Semaine de l’eau, l’Egypte expose ses efforts dans le domaine de la gestion de l’eau et cherche à aider les autres pays, surtout africains, à préserver leurs ressources hydriques et à protéger leurs côtes. « L’Egypte a mis en place un système basé sur la technologie de la deuxième génération 2.0. afin de faire face au problème de la pénurie d’eau », a souligné Sewilam. Une exposition dédiée aux solutions technologiques modernes dans plusieurs domaines, tels que le dessalement de l’eau et les énergies renouvelables, a accompagné cet événement.
Maximiser les ressources en eau
Face aux pratiques non coopératives dans le bassin du Nil et à la construction du barrage de la Renaissance, l’Egypte a dû développer des technologies innovantes pour optimiser ses ressources en eau et résoudre la pénurie chronique. Le ministre de l’Irrigation a souligné que l’Egypte utilise les technologies modernes de la deuxième génération et des matériaux respectueux de l’environnement dans les projets visant à résoudre le défi du stress hydrique. Avec des précipitations très faibles et une dépendance entière du Nil qui fournit plus de 98 % de ses ressources en eau, l’Egypte se situe en dessous du seuil de pauvreté hydrique. L’Egypte fait donc face à un stress hydrique et à un déficit annuel de 43 milliards de m3 d’eau.
La part d’eau par habitant en Egypte est de 600 m3 par an, tandis que le seuil de pauvreté en eau a été fixé par l’ONU à 1 000 m3 par habitant. La part annuelle de l’Egypte en eau est de 55 milliards de m3 provenant du Nil, 1 milliard provenant des eaux de pluie et 5,5 milliards de m3 provenant des nappes phréatiques avec un total de 62 milliards de m3 d’eau divisés sur 105 millions d’habitants.
Un plan ambitieux
Face à cette situation, l’Egypte a mis en oeuvre une stratégie nationale de recyclage de l’eau. Celle-ci se repose sur des investissements visant à accroître l’efficacité de son système d’eau et à adopter une politique de réutilisation de l’eau, comme l’a souligné le ministre de l’Irrigation. De même, l’Etat a élaboré un plan national de développement des ressources en eau (2017-2037) doté d’un budget d’environ 50 milliards de dollars. Cette stratégie vise à augmenter les investissements, notamment dans les projets d’infrastructures hydriques, tels que les usines de traitement des eaux usées, le dessalement de l’eau de mer et les systèmes d’irrigation modernes.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a mis en place le projet national de revêtement des canaux d’irrigation sur 7 500 km à partir de 2014 jusqu’à la mi-2024 avec un budget de 80 milliards de L.E., pour éviter l’infiltration de 5 milliards de m3 d’eau par an. Le traitement des eaux usées est une autre priorité dans cette stratégie. L’Egypte a inauguré la plus grande station d’épuration d’eaux usées au monde à Bahr Al-Baqar, à Port-Saïd, d’une capacité de 5,6 millions de m3 par jour. L’Etat vise à construire des dizaines de projets de dessalement de l’eau de mer d’ici 2050 sur six plans quinquennaux, dont la capacité totale est d’environ 9 millions de m3 par jour, a conclu Sewilam.
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