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Projet de taxation de l'aérien en France : le patron d'Air France-KLM monte au créneau

AFP , Vendredi, 11 octobre 2024

Les avions d’Air France
Les avions d’Air France à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris. Photo : AFP

Le patron d'Air France-KLM est monté au créneau vendredi contre le projet du gouvernement français d'alourdir la fiscalité sur le transport aérien, le qualifiant de "choc" pour son groupe et de "nouveau coup dur pour l'ensemble du secteur".

"Si ce projet de taxation était mis en oeuvre, il aurait un impact significatif sur la compétitivité de nos compagnies, Air France, KLM et Transavia", a mis en garde le directeur général de l'entreprise franco-néerlandaise, Benjamin Smith, dans une déclaration transmise à l'AFP.

Le dirigeant, qui n'avait pas encore pris la parole depuis que cette possible mesure a été révélée début octobre puis officialisée jeudi soir lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, a prévenu que "la France est sur le point de devenir le pays de l'Union européenne qui taxe le plus le transport aérien".

Le ministère de l'Economie a confirmé jeudi la cible d'une taxation d'un milliard d'euros supplémentaire, montant évoqué en début de semaine dernière par la principale organisation française du secteur, la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam).

"Face à des concurrents bénéficiant d'un environnement fiscal et réglementaire plus avantageux, les compagnies françaises ne cessent de perdre du terrain. Les distorsions de concurrence n'ont jamais été aussi fortes en France. Ce n'est plus acceptable", a martelé vendredi M. Smith.

Celui-ci, dont l'entreprise est contrôlée à 28% par l'Etat français et a été sauvée de la faillite pendant la crise sanitaire en 2020 grâce à l'intervention des pouvoirs publics, a fait valoir qu'Air France-KLM "irrigue des pans entiers de l'économie française - secteur du tourisme en tête".

"Nous sommes fortement engagés dans la décarbonation de nos activités, avec des dizaines de milliards d'euros d'investissements dans le renouvellement de notre flotte et l'intégration de carburant d'aviation plus durable, dont nous sommes le premier acheteur au monde", a-t-il souligné.

"Nous sommes déterminés à aller encore plus loin et plus vite, mais ne pourrons y arriver que si nous luttons à armes égales contre nos concurrents", a prévenu M. Smith.

De nombreuses voix dans l'aérien se sont élevées contre ce nouveau projet de taxation en France, de la puissante Iata, organisation réunissant plus de 330 compagnies du monde entier, aux syndicats de pilotes et de personnels navigants de cabine.

L'ONG Transport & Environment a en revanche salué "une mesure qui va dans le bon sens" et qui compensera en partie les exemptions fiscales dont bénéficie de longue date le secteur, dont l'absence de taxation du carburant.

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