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Ligue arabe  : dossiers chauds au programme

Maha Salem avec agences, Mardi, 25 mars 2014

C’est au Koweït que se tient le 25e sommet de la Ligue arabe dans un contexte tendu. Entre de nombreux pays de la Ligue, les désaccords se multiplient.

Ligue arabe 
Le siège de la Syrie demeure toujours vacant. (Photo : Reuters)

La réforme de la Ligue arabe, la coopération et la coordination entre les relations interarabes, la situation en Syrie et la question palestinienne: les principales questions du 25e sommet de la Ligue arabe au Koweït sont épineuses. Par ailleurs, pour la première fois, un représentant de la nouvelle nation du Soudan du Sud assiste au sommet.

Autre point fort du sommet: les statuts du Tribunal arabe des droits de l’homme en discussion depuis 18 mois.

La cause palestinienne, statu quo

Mahmoud Abbas, le président palestinien, a fait le bilan des négociations de paix avec Israël, parrainées par les Etats-Unis. Al-Arabi, secrétaire général de la Ligue arabe, s’est contenté de confirmer que toutes les options étaient offertes aux Palestiniens, aux Arabes et aux amis de la Palestine.

« Il y a plusieurs options conventionnelles et non conventionnelles inexploitées jusqu’à présent », a indiqué Al-Arabi. L’une des options conventionnelles consiste à recourir au Conseil de sécurité et aux organisations internationales pour la convocation d’une conférence internationale.

« La Ligue examine l’adoption d’autres alternatives pour affaiblir l’économie israélienne et pour faire pression sur l’Etat hébreu afin de l’obliger à reprendre les négociations de paix », affirme Mohamad Gomaa, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.

La Ligue arabe, comme toutes les autres organisations mondiales, n’a jamais réussi à faire avancer la question palestinienne. Elle n’a jamais pu relancer la roue des négociations de paix bloquées depuis huit ans.

Impuissance arabe en Syrie

La cause palestinienne a rapidement cédé sa place à la crise syrienne qui paralyse la région depuis plus de trois ans. L’émissaire arabe et international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, participe au sommet pour faire le point sur les négociations de Genève, tenues entre le gouvernement syrien et l’opposition.

La Ligue appelle le Conseil de sécurité de l’Onu à assumer ses responsabilités après l’échec de cette conférence. Le chef d’une partie de l’opposition syrienne, Ahmad Al-Jarba, a été invité à prendre la parole devant le sommet, mais le siège de la Syrie, exclue en 2011, ne sera pas accordé à la Coalition nationale syrienne.

Cette dernière n’a pas réussi à mettre en place un gouvernement transitoire et n’arrive pas à s’unifier ou à s’organiser: une des revendications d’une partie de la communauté internationale et de la Ligue arabe pour soutenir cette tranche de l’opposition et lui faire parvenir des aides militaires.

« Le dernier sommet de Doha avait décidé du principe de donner le siège de la Syrie à l’opposition, mais cette dernière n’a pas encore établi ses institutions et doit encore prendre des mesures en ce sens », a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe.

Fin novembre, Jarba avait indiqué avoir réclamé le siège de son pays à la Ligue arabe lors d’entretiens au Caire avec le secrétaire général de l’institution, Nabil Al-Arabi. Mais ce dernier a estimé que « la priorité actuellement en Syrie est de lancer un processus politique associant toutes les parties syriennes pour parvenir à une feuille de route bien déterminée ».

En effet, des différends n’existent pas seulement entre l’opposition syrienne mais aussi entre les pays arabes eux-mêmes.

Nouvelles frictions interarabes

Des tensions sont récemment apparues entre le Qatar et d’autres pays du Golfe emmenés par l’Arabie saoudite. Elles s’ajoutent aux divergences dans un monde arabe touché par les séquelles des soulèvements populaires.

Les dirigeants ont tenu une session spéciale consacrée à « assainir l’atmosphère et à faire des compromis », a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe pour les affaires politiques, Fadhel Jawad. Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, le cheikh Sabah Khaled Al-Sabah, a reconnu que le sommet se tient dans des circonstances très délicates.

Il existe aussi des tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iraq. Il y a un mois, le premier ministre iraqien, Nouri Al-Maliki, avait qualifié Riyad de principal soutien du terrorisme à travers le monde, alors que les violences s’aggravent en Iraq. L’Arabie saoudite et le Qatar déstabilisent l’Iraq en soutenant des groupes d’insurgés.

Mais une lueur d’espoir apparaît : malgré son hostilité au gouvernement au pouvoir à Bagdad, l’Arabie saoudite a mis fin à une anomalie de près de vingt-deux ans en rétablissant, fin février, ses relations diplomatiques avec son voisin iraqien.

Ce sommet marque le retour complet de l’Iraq dans la « famille arabe ». Bagdad, comme Riyad, ayant intérêt à sa bonne tenue, les deux pays ont mis temporairement leurs différends de côté. « L’Iraq ne peut se permettre de diriger un sommet sans le soutien des monarchies du Golfe, et l’Arabie saoudite a besoin de la neutralité iraqienne sur le dossier syrien », analyse un diplomate de la Ligue arabe.

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