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Amr Hachem Rabie : Je ne comprends pas son hésitation alors qu’il jouit d’une popularité écrasante 

Osman Fekri, Mardi, 18 mars 2014

Amr Hachem Rabie, spécialiste des partis politiques, estime que la prochaine présidentielle ressemblera plutôt à un référendum.

Amr Hachem Rabie
Amr Hachem Rabie, spécialiste des partis politiques.

Al-Ahram Hebdo : Comment expliquez-vous le retrait de Khaled Ali de la course à la présidentielle sur fond de critiques de la loi sur l’élection présidentielle ?

Amr Hachem Rabie: Les élections sont en principe une concurrence entre plusieurs candidats. Avec le retrait de Khaled Ali, l’ex-candidat à la présidentielle, la course sera tran­chée en faveur du maréchal Abdel-Fattah Al-Sissi avec 75% ou 80% des voix. Si le seul concurrent devant Al-Sissi est Sabahi, les élections seront à l’image d’un référendum, alors que le citoyen s’attend à une véritable scène de concurrence entre les différents candidats. Je crains que ceci n’affecte la participation des électeurs. Ces élections qui survien­nent après la révolution du 30 juin représentent la pierre angulaire de la feuille de route. C’est pourquoi nous ne voulons pas qu’elles ressemblent à un référendum.

— Que pensez-vous de la loi sur l’élection présidentielle, notam­ment l’article 7 qui immunise les décisions de la Commission électo­rale ?

— La loi dans son ensemble n’est pas mauvaise et répond aux exigences de la nouvelle Constitution. Bien que la Haute Commission électorale soit constituée de grandes figures de la magistrature, ses décisions sont stric­tement administratives et par consé­quent elles peuvent faire l’objet de recours. Je pense qu’il ne fallait pas immuniser ses décisions. Mais j’ai des critiques à l’égard de ce texte, car il ne précise pas les mécanismes de sur­veillance de la campagne électorale.

— Certains au pouvoir justifient cette immunité par les conditions « particulières » que traverse l’Egypte ...

— On aurait pu créer des tribu­naux spéciaux pour trancher rapide­ment les recours, comme on a consa­cré 9 tribunaux pour les procès liés au terrorisme.

— Quel serait le sort du futur président élu si cette loi est contes­tée plus tard devant la justice ?

— Il est possible qu’un recours soit intenté contre la loi sur l’élec­tion présidentielle elle-même au terme des élections et après l’an­nonce du nouveau président. Dans ce cas, le recours sera transféré à la Haute Cour administrative puis au Conseil constitutionnel qui devra trancher. Dans ce cas, je crois que le président poursuivra son mandat et la question de l’immunité sera prise en compte au terme de ce mandat. C’est pourquoi je pense que cette décision est un mal inévitable.

— Approuvez-vous les critères requis pour les candidats à la pré­sidentielle ?

— Ces conditions ressemblent plus à des contraintes: le candidat doit avoir un diplôme universitaire, il doit subir un examen médical, ses parents doivent être des Egyptiens et son épouse doit être une Egyptienne et non étrangère. Je crois que ces articles sont conformes à la Constitution. Le texte a aussi pro­longé la période de la campagne pour atteindre 28 jours au lieu des 19 dans l’ancienne loi. Elle a octroyé le droit de vote aux citoyens présents en dehors de leur gouvernorat de résidence.

— Que pensez-vous du fait que le maréchal Al-Sissi n’a pas encore tranché sa candidature ?

— Je pense que c’est une position à effet négatif. C’est inacceptable et injustifiable. Je ne comprends pas son hésitation alors qu’il jouit d’une popularité écrasante.

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