« La subvention pourrait être transformée en aide en espèces dès l’exercice fiscal 2025, à condition qu’il y ait un accord autour de cette question lors des séances du Dialogue national », a déclaré le premier ministre, Mostafa Madbouly, qui a transféré la mission de discussion sur le dossier de la subvention au Dialogue national, afin qu’elle soit débattue à grande échelle et que des recommandations puissent en découler.
Ce n’est pas la première fois que la question du passage à une subvention financière ou en espèces soit soulevée. Au fil des ans, les gouvernements successifs ont présenté des plans de réduction des subventions, mais leur mise en oeuvre a été reportée en raison des crises économiques et de leurs répercussions, comme lors de la pandémie de Covid-19 ou de la guerre en Ukraine.
Le conseil des curateurs du Dialogue national a tenu une réunion le 30 septembre pour décider des procédures nécessaires pour débattre la question du passage à la subvention matérielle sous tous ses angles. Durant la réunion, il a été décidé d’inviter tous les secteurs de la société à participer au dialogue autour de cette question vitale, par courrier électronique ou WhatsApp, jusqu’au 10 octobre courant. « Il est très important pour nous de connaître l’avis des citoyens, car ce qui importe, c’est que ce soient vraiment ceux qui méritent la subvention qui en profitent réellement », a répliqué Talaat Abdel-Qawi, membre du conseil des curateurs du Dialogue national. Il a ajouté que « trois séances seront organisées au cours de la semaine suivant le 10 octobre pour prendre connaissance des suggestions proposées, puis trois autres la semaine d’après, avec la participation de spécialistes et de représentants des ministères concernés par la question de la subvention. Ensuite, le secrétariat technique se chargera de formuler les recommandations qui seront exposées au président de la République ».
Depuis de longues années, le gouvernement égyptien applique un système de distribution de produits de première nécessité, comme le pain, l’huile, le riz et le sucre, à travers des cartes d’approvisionnement, en plus de la subvention sur l’énergie et le carburant. Selon le Conseil des ministres, 63 millions de citoyens bénéficient du système de subvention alimentaire et 71 millions profitent de la subvention sur le pain.
Les subventions et les avantages sociaux dans le budget 2024- 2025 sont estimés à environ 636 milliards de L.E., contre 530 milliards de L.E. en 2023-2024, en raison de la hausse des subventions alimentaires, y compris celle du pain (de 127,7 milliards de L.E. à 134,2 milliards pour l’exercice en cours).
En août dernier, le ministre de l’Approvisionnement, Sherif Farouk, avait déclaré que le gouvernement « attendait les réactions du Dialogue national concernant le passage à la subvention en espèces », expliquant qu’un programme d’application sera progressivement mis en oeuvre et à titre expérimental dans des zones sélectionnées avant sa mise en oeuvre complète. « Si le gouvernement décide d’appliquer la subvention en espèces, cela sera basé sur des études objectives, et le système sera géré par des réglementations et des restrictions strictes afin d’éviter les défauts du système précédent. Le rôle du Dialogue national est d’aider à l’application de ce qui est au profit des citoyens », conclut Abdel- Qawi.
Outre la question de la subvention, le conseil du Dialogue national a également prévu des sessions pour discuter de la question de la sécurité nationale. Une réunion extraordinaire a effectivement été tenue le 5 octobre, sur recommandation directe du président Abdel Fattah Al-Sissi, pour discuter de la position de l’Etat face aux évolutions dangereuses actuellement en cours dans la région. Un dossier qui ne manque pas d’importance et qui s’impose avec force dans les réunions du Dialogue national.
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