Fitch Solutions prévoit la contraction du PIB du Liban de 10 à 15 % en 2024 sous l’effet de la guerre. (Photo : AFP)
En l’absence de réformes d’ampleur, la conjoncture et les indicateurs macroéconomiques demeurent dégradés, et toute perspective de reprise durable semble illusoire sous l’effet de l’aggravation du conflit au Moyen-Orient. « L’économie libanaise est en crise chronique depuis 2019, caractérisée par l’effondrement de sa monnaie nationale et une crise des dettes publiques. La poursuite des bombardements israéliens dans le Sud-Liban aurait des impacts désastreux sur les revenus du pays en dollar, provenant principalement du tourisme (contribuant à 30 % du PIB libanais) et des investissements étrangers », explique Hussein Soliman, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.
Depuis quatre ans, les Libanais subissent l’une des pires crises politiques, économiques et financières de leur histoire. La monnaie nationale s’est effondrée, passant de 1 500 à 89 000 livres pour un dollar, entraînant ainsi une inflation annuelle supérieure à 100 %. La Direction générale du Trésor français a indiqué une certaine reprise dans l’économie libanaise pendant l’année dernière, traduite par l’augmentation des revenus du tourisme, estimés par la Banque du Liban à 1,7 % l’année passée, atteignant 5,41 milliards de dollars. Mais l’aggravation des tensions va sans doute détruire une telle amélioration de l’activité économique.
Les agences de notation internationales, telles que Fitch Solutions et Standard & Poor’s, n’ont pas cessé de tirer la sonnette d’alarme concernant les répercussions économiques de l’intensification de la guerre au Liban. « Il y aura une contraction du PIB de 10 à 15 % pour 2024 et une nouvelle hausse de l’inflation (qui resterait en dessous du seuil de 50 %), sachant que le dernier chiffre pour août 2024 est de 35 % en glissement annuel », prévoit Fitch Solutions dans son rapport publié la semaine dernière.
Le FMI a aussi annoncé jeudi 3 octobre qu’il surveillait de près la situation économique au Liban. « Nous sommes prêts à collaborer avec le Liban sur un éventuel programme de financement lorsque la situation s’y prête. Nous soutenons actuellement le Liban à travers une aide au développement des capacités et dans d’autres domaines lorsque cela est possible », a déclaré la porte-parole du FMI, Julie Kozack, lors d’une conférence de presse.
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