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Dans une banlieue populaire de Paris, la modernisation bienvenue d'un tramway défraîchi

AFP , Samedi, 05 octobre 2024

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Archives : Une photo de dossier prise le 8 avril 1997 montre le tramway T1 traversant des immeubles résidentiels dans la ville de Saint-Denis, au nord de Paris. Photo : AFP

Ses rames bondées et décolorées sinuant au milieu des cités sont devenues un marqueur de la Seine-Saint-Denis, département populaire de la banlieue de Paris: à 30 ans passés, le plus vieux tramway de la région, s'apprête à connaître une modernisation bienvenue.

Se frayant un chemin sur 18 km à travers la prolétaire banlieue nord de Paris, de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) à Asnières (Hauts-de-Seine), le tram T1 est de longue date victime de son succès, avec quelque 50 millions de voyageurs par an, complexifié par le vieillissement de ses équipements.

"Quand on a les poussettes avec les enfants c'est compliqué, il faut parfois laisser passer trois tramways avant de pouvoir entrer. C'est toujours blindé", témoigne Kanouté, une mère de famille de 32 ans qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, attendant son tram en milieu d'après-midi, après avoir fait son marché.

Inauguré en 1992, le T1 marquait le grand retour du tramway en Ile-de-France (la région parisienne), plus d'un demi-siècle après le démantèlement des nombreux trams parisiens dans les années 1930, pour laisser place à la voiture individuelle.

Dans un département où toutes les lignes de métro et trains de banlieue convergent vers Paris, le T1 était le premier transport en commun "lourd" permettant de traverser la Seine-Saint-Denis, sans avoir à passer par la capitale. Il était relativement moderne à l'époque.

- "Jurassic Tram" -

En travaux depuis plusieurs années, le vénérable tramway est sur le point de connaître un lifting majeur avec l'arrivée à la fin de l'année de nouvelles rames, plus modernes et spacieuses. Une nouvelle étape dans un chantier de "régénération" au long cours, d'un coût de 300 millions d'euros.

"Quand je suis arrivée à la présidence de la région Ile-de-France et d'Ile-de-France Mobilités, le T1 était vraiment le dossier pendant sur la Seine-Saint-Denis, le plus complexe", a indiqué la patronne des transports régionaux Valérie Pécresse lors d'une présentation à la presse des rames neuves, achetées au constructeur français Alstom.

Pour adapter au XXIe siècle celui qui est parfois surnommé le "Jurassic Tram", les stations ont été revues et agrandies. La signalétique et la visibilité ont été repensées, des centres de maintenance créés.

Déjà prolongée plusieurs fois, la ligne est appelée à s'agrandir encore. Au début de la prochaine décennie, elle pourrait ainsi avoir doublé de taille et s'étirer sur 37 km sur un arc contournant Paris par le nord. Longtemps retardé, le chantier bat son plein à l'est.

A la différence d'autres lignes où les heures de pointe sont très marquées avec l'importance des déplacements domicile-travail, le T1 est surtout utilisé comme un transport de proximité, lié à la sociologie et la configuration du territoire populaire qu'il traverse.

"Le T1 est une ligne qui vit tout le temps, la demande ne baisse jamais. Il y a des heures creuses mais pas si creuses que ça. La demande ne baisse pas beaucoup le week-end, les jours de marché, c'est très chargé", note Bruno Dumontet, directeur des tramways pour la RATP.

L'extension et la modernisation du T1 s'inscrivent dans le schéma plus large du renforcement du réseau de transports en commun en région parisienne, avec les prolongements de lignes de métro et l'arrivée prochaine du Grand Paris Express, un nouveau métro faisant le tour de Paris qui doit favoriser les trajets de banlieue à banlieue.

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