Les enfants de Gaza devraient recevoir leur deuxième dose orale de vaccin contre la poliomyélite à partir du 14 octobre, a indiqué vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en discussion avec Israël pour confirmer la date.

"Des discussions sont en cours avec les autorités israéliennes, le Cogat (organe du ministère israélien de la Défense) et le ministère israélien de la Santé, ainsi qu'avec les partenaires sur le terrain", a déclaré Ayadil Saparbekov, responsable de l'OMS pour les urgences dans les territoires palestiniens occupés, lors d'un point de presse.

L'OMS souhaite que ce deuxième cycle de vaccination démarre le 14 octobre.

"C'est dans 10 jours. Nous espérons que la vaccination sera terminée le 29 octobre", a indiqué le Dr Saparbekov, en liaison vidéo depuis Jérusalem, ajoutant qu'une réunion est prévue dimanche pour confirmer ou pas la date.

"Nous estimons qu'environ 590.000 enfants devraient être vaccinés", a-t-il dit. Ces enfants de moins de 10 ans recevront également - par voie orale aussi - une dose de vitamine A, pour renforcer leur immunité.

Après la découverte du premier cas de polio - et pour l'heure le seul - dans la bande de Gaza en 25 ans, l'OMS a lancé une campagne de grande ampleur le 1er septembre pour endiguer le risque d'une épidémie.

Plus de 560.000 enfants de moins de 10 ans ont reçu une première dose durant le premier cycle de vaccination, un "succès massif", selon le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Des "pauses humanitaires" dans des zones dédiées ont permis de mener à bien l'opération en trois étapes, dans le centre du territoire, dans le sud et enfin dans le nord.

L'objectif est d'éviter la propagation du poliovirus en circulation, dérivé d'une souche vaccinale de type 2 (PVDVc2 ou cVDPV2 en anglais). Deux gouttes du vaccin nVPO2 doivent être administrées à quatre semaines d'intervalle.

Le virus a été découvert mi-août chez un bébé de 10 mois.

"D'autres échantillons ont été prélevés et envoyés au laboratoire la semaine dernière, et nous espérons que les résultats de cette enquête seront disponibles dans les deux prochaines semaines", a précisé Ayadil Saparbekov.

Malnutrition 

Israël et le Hamas sont en guerre depuis l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Au moins 41.788 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Plus de 6% de la population à Gaza a été tuée ou blessée, a indiqué le Dr Saparbekov.

Il a également souligné que le système de santé a énormément souffert des attaques répétées et d'une pénurie constante de fournitures, de médicaments, de carburant et de personnel. Seule la moitié des hôpitaux de Gaza est opérationnelle, et partiellement, et 43% des centres de santé.

Les évacuations médicales hors de Gaza restent très limitées.

Au 30 septembre, sur les 15.600 évacuations médicales demandées, seules 5.138 (environ 33%) ont été approuvées par les autorités israéliennes, a indiqué le Dr Saparbekov. Depuis la fermeture du point de passage de Rafah en mai 2024, seuls 219 patients ont été évacués, selon l'OMS.

La malnutrition est une autre préoccupation majeure.