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La résilience des Bourses arabes

Gilane Magdi , Mercredi, 02 octobre 2024

Plongées dans le rouge au début de l’année en raison des tensions géopolitiques, les Bourses arabes sont parvenues à redresser la barre. C’est la conclusion de la conférence Portfolio Egypt tenue le 30 septembre au Caire. Les perspectives sont désormais positives. Explications.

Le montant total des échanges des Bourses arabes a doublé au cours de 2024.
Le montant total des échanges des Bourses arabes a doublé au cours de 2024.

Les bourses arabes ont connu des fluctuations importantes en 2024 sous l’effet des tensions géopolitiques et des conditions économiques, mais certaines d’entre elles ont prouvé leur résilience, réalisant de bonnes performances au niveau des échanges, de la capitalisation et de la cotation de nouvelles entreprises. C’est la conclusion de la conférence Portfolio Egypt tenue le 30 septembre sous le thème « Bourses arabes : compétitivité ou complémentarité ? ».

Le secrétaire général de l’Union des Bourses arabes, Rami El-Dokany, a annoncé le doublement du montant total des échanges des Bourses arabes (700 milliards de dollars pendant les huit premiers mois de l’année contre 347 milliards de dollars pendant la même période de l’année dernière). « Les marchés arabes restent attractifs malgré les événements géopolitiques dans la région et offrent des opportunités d’investissement très prometteuses », affirme El-Dokany à l’Hebdo.

Il explique que les marchés arabes ont connu des variations au cours des huit premiers mois de cette année. « Les quatre premiers mois ont été marqués par des tensions géopolitiques majeures qui ont poussé les marchés arabes dans le rouge, mais au début du mois de juillet, les choses ont commencé à s’améliorer en Arabie saoudite, à Dubaï et au Qatar grâce à l’offre publique d’une nouvelle partie de la société pétrolière saoudienne Aramco, qui a attiré des capitaux du monde entier », assure El-Dokany.

Les participants à la conférence ont souligné l’impact des tensions géopolitiques et de la baisse des taux d’intérêt de la Banque fédérale américaine sur la performance des marchés arabes. « Le marché saoudien, considéré comme le premier dans la région en termes de capitalisation, a lancé cette année 14 entreprises à la souscription publique pour augmenter les liquidités et attirer de nouveaux investisseurs. Toutefois, la valeur du marché des actions a baissé en raison de la baisse des prix du pétrole et des intérêts de la Banque fédérale américaine », explique Hanan Ramsis, membre du conseil d’administration de la société de courtage Al-Horrya. Elle souligne l’impact des prix du pétrole sur les profits des sociétés saoudiennes. « Les intérêts élevés sur le dollar rendent les investisseurs plus réticents quant à investir dans les marchés émergents comme les marchés arabes », renchérit Hanan Ramsis. Selon le site électronique Mubasher, l’indice de la Bourse saoudienne TASI a reculé de 2,4 % au cours des six premiers mois de l’année pour reprendre ensuite la tendance à la hausse après le lancement d’Aramco, qui a collecté 11,2 milliards de dollars en juin dernier. De même, les indices de la Bourse d’Abu-Dhabi a reculé de 0,7 et 5,4 % respectivement pendant les six premiers mois de l’année.

Malgré la baisse des indices, certaines Bourses arabes ont réussi à attirer de nouveaux investisseurs cette année. Par exemple, la Bourse d’Abu-Dhabi a attiré 41 000 nouveaux investisseurs au cours des huit premiers mois de cette année, amenant le nombre total des investisseurs à 1,1 million fin août. De même, la Bourse du Qatar a réussi à garder les investisseurs étrangers malgré les tensions. « Les investissements étrangers représentent entre 36 et 37 % de l’ensemble des investissements. Bien que les tensions géopolitiques aient eu un impact sur les indices, les répercussions sont nulles sur les investissements étrangers », a affirmé le président de la Bourse du Qatar, Abdel Aziz Nasser, ajoutant que le taux de croissance des liquidités en Bourse varie entre 7 et 9 %. « Les investisseurs étrangers élaborent leur stratégie d’investissement pour toute la région et non pas pour un seul marché », a-t-il souligné.

Une coopération nécessaire

En raison des tensions géopolitiques dans la région du Moyen-Orient, il est nécessaire de renforcer la coopération entre les marchés arabes. Le directeur exécutif de la Bourse d’Abu-Dhabi, Abdullah Salem Al Nuaimi, a insisté sur ce point à l’issue de la conférence, en mettant l’accent sur le rôle de la plateforme d’échange électronique Tabadul. Cette plateforme a été lancée il y a deux ans par les Bourses d’Abu-Dhabi et de Bahreïn. Elle fournit un espace d’échange électronique aux Bourses membres aux niveaux régional et mondial dans l’objectif de renforcer la coopération et d’augmenter le volume de liquidités sur les marchés émergents. « Il existe environ 620 produits sur la plateforme d’échange qui réunit actuellement 6 marchés arabes », a déclaré Al Nuaimi.

Pour sa part, le président de la Bourse d’Amman, Mazen Al-Wathaifi, a révélé que celle-ci est en discussion avec la Bourse d’Abu-Dhabi pour adhérer à la plateforme.

Le président de la Bourse égyptienne, Ahmed El Sheikh, a déclaré qu’un accord avec les Bourses arabes est prévu pour mettre en place un système d’échange unifié dans la région arabe, qui faciliterait la liaison entre les marchés.

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