Les rayons du soleil illuminent tout, apportant lumière et chaleur. Une brise légère souffle, adoucissant l’air et faisant baisser la température. Le Nil, ce fleuve mythique et majestueux, source de vie pour des millions d’Egyptiens, continue d’attirer des visiteurs venus des quatre coins du pays et du monde. Ce don du Ciel surprend par son charme irrésistible et la beauté de ses paysages environnants, incitant les gens à voguer en felouque ou à se promener sur la corniche du Nil, qui s’avère être la plus grande véranda pour les Egyptiens, accueillant un nombre record cette année !
Chacun peut profiter d’une balade au bord du Nil selon ses moyens.
Selon Council Masters, la société responsable de la gestion et de l’exploitation du projet Ahl Masr Walk au Caire — une allée piétonne de 1,8 km entre le pont d’Imbaba et celui du 15 Mai —, le site a enregistré un chiffre record de 2 millions de visiteurs en 2023. Cette société travaille à transformer la promenade sur le Nil en une plateforme mondiale pour l’accueil d’événements culturels et artistiques, tout en faisant de cet endroit une destination touristique distinctive pour attirer les visiteurs de l’intérieur et de l’extérieur du pays. En outre, elle veille à fournir une maintenance régulière de tous les composants du projet afin de garantir la qualité des bâtiments et des installations, minimiser les risques de défaillance et assurer la durabilité de la fourniture des meilleurs services aux visiteurs et aux clients.
« Je suis natif d’Al-Minya (Moyenne-Egypte) et je travaille en Suède. Bien que cette ville soit située au milieu de la vallée du Nil, dans l’une de ses parties les plus étendues, et que le gouvernorat ait déployé de grands efforts pour permettre aux visiteurs de profiter de la beauté des paysages entourant le fleuve à Al-Minya, ici, au Caire, c’est totalement différent », précise Saad, chef cuisinier. Celui-ci, ayant un mois de vacances, a décidé de passer 5 jours au Caire avec sa femme pour découvrir les paysages environnants, se divertir et profiter de quelques activités étroitement liées au Nil. Cafés, restaurants, bateaux ou felouques sont disponibles pour apprécier l’ambiance qui règne sur les rives du Nil. Saad n’a pas voulu réserver dans un hôtel 5 étoiles au bord du Nil comme il en avait l’habitude. Il a opté pour Mamcha Ahl Masr, la promenade très en vogue, surtout pour les Egyptiens vivant à l’étranger qui souhaitent profiter d’une vue sur le Nil. Là, tout est proche du fleuve, il peut le contempler à son aise et avoir une vue imprenable sur lui. « Cette allée piétonne, bien sécurisée et tranquille, offre tous les services nécessaires pour ceux qui veulent passer un agréable moment en écoutant de la musique douce et relaxante, qui apaise l’esprit nostalgique que l’on ressent en étant à l’exil », affirme Saad.
« C’est une esplanade commerciale et touristique qui donne directement sur le Nil et se trouve non loin de la célèbre zone des grands hôtels au centre-ville. Cette voie piétonne fait partie d’un projet de l’Etat pour le développement de la corniche du Nil et la création d’un vaste espace pour le divertissement, le tourisme et le commerce », décrit Amira Attallah, directrice des relations publiques de la société qui gère Al-Mamcha. Elle ajoute que la première phase a été inaugurée en mars 2022. La deuxième phase s’étendra du pont du 15 Mai jusqu’à Qasr Al-Nil, et du pont d’Imbaba jusqu’à celui d’Al-Sahel. Au final, le Mamcha aura 3,2 km de longueur. « Ce projet national vise à améliorer la qualité de vie des Egyptiens qui manquent d’espaces verts et d’espaces publics ouverts. Construire un lieu propice aux balades contribue à générer des revenus économiques importants grâce à l’aménagement de postes d’amarrage, de théâtres flottants, de restaurants, de cafétérias et de boutiques », précise Amira.
Ahmad, graphiste aux Emirats arabes unis, est venu avec sa famille pour visiter Al-Mamcha. Il est satisfait du projet et le compare au boulevard Mohammad bin Rashed à Dubaï. « Je pense que les prix élevés des restaurants reflètent la hausse des prix en général. Pourtant, Al-Mamcha promet d’être une nouvelle destination pour les amateurs de promenades au bord du Nil à Zamalek, Manial et Maadi », affirme-t-il. D’ailleurs, lorsqu’on se promène dans ce nouveau lieu touristique au bord du Nil, il n’est pas nécessaire de débourser des sommes exorbitantes pour passer des moments agréables. « Le billet d’entrée coûte 20 L.E. Il suffit de s’asseoir sur les bancs en marbre et contempler cette vue imprenable sur le Nil pour s’évader, se sentir bien et se ressourcer. Ce fleuve qui traverse le Soudan me rappelle mon pays et m’aide à supporter la distance qui me sépare de ma famille qui vit toujours là-bas », avance Chourouq, étudiante à la faculté de médecine à Hélouan.
Une sortie idéale pour les Cairotes
Se ressourcer au bord du Nil est devenu la sortie idéale, surtout pour ceux qui n’ont jamais passé de vacances d’été loin de la capitale. « 90 % de nos sorties se font au bord du Nil. Le pont Qasr Al-Nil est l’un des endroits qui nous offrent cette opportunité. C’est le poumon de la ville où l’on peut respirer l’air, se déstresser et oublier les tracas du quotidien », déclare Doha, 22 ans, enseignante de mathématiques dans un quartier populaire. Elle pense qu’une balade au bord du Nil est bien plus abordable que de se rendre à Alexandrie ou à d’autres villes côtières.
D’autres habitants de la capitale préfèrent emprunter la voie fluviale dans leurs déplacements, comme Ahmad, fonctionnaire à la télévision nationale, dont le siège est situé sur la corniche. Pour lui, faire une balade en traversant le Nil d’un endroit à l’autre donne la sensation de se libérer des pressions et d’admirer les rayons du soleil qui scintillent sur l’eau, créant un tableau époustouflant. « De temps en temps, je prends le bus fluvial de Mazallat, le quartier où j’habite, pour me rendre à Imbaba. Le billet coûte 8 L.E., un prix abordable qui n’est pas le seul avantage, car le personnel est hautement qualifié et respecte toutes les mesures de sécurité, avec la disponibilité de bouées de sauvetage », précise Ahmad. « En revanche, pour les autres embarcations, le billet coûte 50 L.E. et les mesures de sécurité ne sont pas garanties, car les bateliers de ces embarcations fluviales peuvent ne pas être bien entraînés pour affronter les dangers qui pourraient survenir lors d’un trajet pareil », ajoute-t-il.
Par ailleurs, l’organisme des transports publics a lancé en 2004 un bus fluvial climatisé de 2 étages, réservé à des occasions telles que les anniversaires, les mariages et autres événements festifs. Il peut contenir jusqu’à 150 personnes et ses stations se trouvent à proximité de Mamcha Ahl Masr.
Si l’Egypte est un don du Nil, celui-ci ne cesse de nous éblouir. Un fleuve généreux auquel les Egyptiens sont attachés depuis la nuit du temps. « A l’époque des pharaons, les Egyptiens vénéraient le Nil comme un dieu, évitant de le polluer. En plus, le Nil a contribué à la formation de l’identité égyptienne. Toute une vie a été conçue autour du Nil : civilisation, pêche, agriculture. Ce grand fleuve est l’artère vitale et nourricière du pays. C’est pourquoi les Egyptiens, toutes classes sociales confondues, ressentent ce besoin de s’en rapprocher lors de leurs balades et déplacements, car il représente une véritable source de vie pour eux », conclut la sociologue Soheir Safwat.
Lien court: