L’Université égypto-japonaise pour les sciences et la technologie (E-JUST) a organisé dernièrement une rencontre pour les habitants de la ville de Borg Al-Arab. Objectif: les informer des mesures prises avec le Centre finlandais des recherches afin de la transformer en première ville écolo d’Egypte. Selon le Dr Saïd Megahed, chef par intérim de l’Université égypto-japonaise, le gouvernement finlandais a offert une subvention de 500000 euros pour la première phase du projet de transformation de la ville de Borg Al-Arab, dans le gouvernorat d’Alexandrie, en une ville écologique. Et ce, dans le cadre de la coopération institutionnelle entre l’Université égypto-japonaise et le Centre finlandais des recherches. «
La première phase consiste en une étude de faisabilité qui sera réalisée par les deux parties pour choisir les technologies modernes pouvant être appliquées dans l’industrie, le transport, l’habitat et le commerce afin de réduire la consommation de ressources naturelles telles que l’énergie, l’eau et les matières premières ... tout en réduisant les émissions et polluants nocifs pour l’environnement et la santé sans oublier le recyclage des déchets », explique le Dr Saïd Megahed.
Selon lui, les activités du projet comprennent également le renforcement des capacités de l’université et de son corps enseignant pour ce qui concerne les divers aspects de la construction des villes écologiques avec notamment des voyages d’étude en Egypte et en Finlande. « Le projet coïncide avec les plans du ministère du Logement visant l’expansion de la ville nouvelle de Borg Al-Arab, et nous prenons les mesures nécessaires pour la coordination et la coopération entre le projet et le Bureau consultatif de l’urbanisme qui fera les propositions d’expansion de la ville », souligne Megahed.
Quant au directeur du projet, Yehia Al-Mahgary, il avoue que le projet garantira à Borg Al-Arab un modèle urbain uniforme qui sera choisi en fonction de l’environnement et fournira les commodités en termes de services et loisirs aux citoyens. « Nous avons formé des groupes de recherches composés d’étudiants de l’Université égypto-japonaise et du Centre finlandais des recherches et d’autres dans plusieurs domaines comme la planification urbaine, l’amélioration des bâtiments existants, l’application des technologies vertes dans l’industrie pétrolière et pétrochimique, les méthodes modernes de traitement et de recyclage du drainage industriel et sanitaire, l’utilisation des moyens de transport écologiques dans la ville de Borg Al-Arab et entre cette dernière et Alexandrie, et enfin la collecte et le tri des déchets pour en tirer le plus grand profit en ayant recours aux technologies modernes disponibles actuellement » insiste Al-Mahgary.
Compiler les données
Les groupes de recherches ont commencé par rédiger un rapport sur la situation actuelle de la consommation d’énergie et la réussite des efforts en cours pour la rationaliser dans différents secteurs (industrie, logement, commerce et transport). Le rapport comprend également la situation du drainage sanitaire et industriel, des déchets industriels et ménagers. Le but est de compiler les données sur les différentes activités dans la ville afin de les analyser et décider de scénarios pour réduire la consommation de l’énergie et d’autres éléments essentiels. Ce qui aboutira à une réduction des prix de production et de pollution de l’environnement. « Le projet comprend de même des plans pour l’exploitation des énergies alternatives dont jouit la ville, telles que le solaire, l’éolien et la biomasse qui est la source d’énergie la plus économique et qui respecte l’environnement en même temps. Toutes ces énergies seront transformées en énergies électriques pour fournir l’électricité nécessaire à l’éclairage, à la climatisation et aux appareils ménagers, ou thermiques pour les différents processus industriels », indique Yehia Al-Mahgary.
Après l’étude de faisabilité, il faudra former les cadres et proposer un calendrier d’exécution des activités sélectionnées tout en montrant leurs avantages économiques, sociaux et environnementaux, ainsi que calculer leurs coûts afin de présenter ces données aux pays impliqués financièrement. Al-Mahgary indique que la vision actuelle consiste à appliquer le projet en 3 phases, chacune de 3 ans ou moins selon les fonds disponibles.
Idée ancienne
Cette idée des villes industrielles écologiques est assez ancienne. C’est sous la première ministre de l’Environnement, Nadia Makram Ebeid, et son conseiller pour l’industrie, Ahmad Hamza, que la qualification de « ville écologique » a commencé à se faire entendre. Mais aucune impulsion n’avait été donnée depuis 1997. Puis un rapport a vu le jour en 2001, intitulé « Programme des villes industrielles écologiques ». Il présentait un projet dépendant du ministère de l’Environnement, encourageant les apprentissages écologiques dans le secteur industriel et les investissements dans les technologies propres, et ce, dans les nouvelles régions industrielles d’Egypte. Ce programme a inclus 12 villes et régions industrielles dont 10 du Ramadan, 6 Octobre, Sadate, Borg Al-Arab, Badr et Obour entre autres. A l’époque, les entités industrielles étaient au nombre de 2530, dont 46% se conformaient petit à petit aux normes désignées par la loi sur l’environnement numéro 4 de l’année 1994.
Les investissements, pour exécuter des projets de production propre et de traitement des émissions industrielles dans ces villes et régions, ont atteint les 406 millions de L.E. En plus de ceux apportés pour la réhabilitation des réseaux d’égouts et des stations de traitement des eaux du drainage industriel.
Sous les différents ministres qui ont succédé à Nadia Ebeid, le rêve de ville écologique a donc toujours été présent. Le projet de Borg Al-Arab verra-t-il la réalité? Dans l’atmosphère politique tendue actuelle, il est permis d’en douter.
Lien court: