Trente ans après leur victoire contre Ahly à la Supercoupe d’Afrique de 1994, lorsque le célèbre attaquant de Zamalek Ayman Mansour a offert à son équipe son premier titre de la Supercoupe à Johannesburg, Zamalek a réédité cet exploit en décrochant son 5e titre aux dépens de son rival éternel, le géant cairote.

Cela s’est fait après une victoire de 4 à 3 aux tirs au but, suite à un match nul de 1 à 1 lors du temps réglementaire. Ahly, grand favori pour le titre, a ouvert le score à la 44e minute, lorsque l’attaquant palestinien Wessam Abou Ali a converti un penalty obtenu par Akram Tawfiq. Ce penalty, sifflé après l’intervention de la VAR, a suscité la colère des joueurs de Zamalek, qui ont contesté la décision de l’arbitre libyen, entraînant une suspension de la rencontre d’environ 10 minutes.

La deuxième mi-temps a été marquée par une forte pression de la part des joueurs de Zamalek, qui ont retrouvé leur calme. Cependant, malgré cette pression, les Blancs n’ont pas réussi à menacer les filets de Mohamed El-Shennawy, le gardien de but des Rouges. Ce manque d’efficacité était dû à la mauvaise performance de l’ailier Moustapha Chalabi et de l’attaquant tunisien Seif Jaziri. Ce duo a affiché une pâle prestation, et il n’a pas été surprenant de voir le Portugais José Gomes, directeur technique de l’équipe, décider de les remplacer à la 76e minute, donnant l’occasion à l’attaquant Nasser Mansi et à la nouvelle recrue polonaise Konrad Michalak, qui a occupé le flanc gauche.

Mansi, pressenti pour quitter le club lors de ce mercato, a récompensé son entraîneur en marquant l’égalisation, quelques secondes après son entrée. « Les joueurs ont montré une forte personnalité, surtout en ce qui concerne leur capacité à retrouver leur calme malgré le penalty imaginaire de l’adversaire », a déclaré le Portugais lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre.

Suite au but de Mansi, les Blancs ont pris une grande dose de confiance et ont enchaîné quelques attaques pour ajouter un second but et trancher la rencontre dans le temps réglementaire, mais c’était en vain. Lors de la séance des tirs au but, les joueurs de Zamalek ont réussi leurs quatre frappes, tandis que les Rouges ont raté deux penalties sur cinq.

Le gardien de Zamalek, Mohamed Awad, qui n’était pas sur le terrain depuis presque quatre mois, n’était pas le favori pour cette Supercoupe d’Afrique. Cependant, la blessure du gardien titulaire, Mohamed Sobhi, à la veille de la rencontre, a ouvert la porte à l’ancien gardien d’Ismaïli. Awad a été à la hauteur de sa mission en réalisant une performance stable et confiante tout au long des 90 minutes de la rencontre. Lors de la séance des tirs au but, le gardien expérimenté a bloqué la frappe du latéral marocain Yahya Attiyat Allah, tandis que celle du Palestinien Abou Ali a été repoussée par le poteau. « Je remercie Dieu de m’avoir aidé dans cette rencontre. Je suis un gardien expérimenté et je suis toujours prêt. Notre victoire était très importante pour mettre fin à toutes les mauvaises langues qui ont sous-estimé notre équipe avant la rencontre », a déclaré le gardien de Zamalek.

Regagner confiance

En effet, ce titre de la Supercoupe d’Afrique va rehausser le moral des joueurs et leur donner l’occasion de regagner calme et confiance après une saison locale très décevante. « Ce titre aura de grandes conséquences sur l’équipe la saison prochaine. Lors des deux dernières saisons, nous avons commencé sur une mauvaise note en ratant la Supercoupe d’Egypte, ce qui a affecté le parcours de l’équipe. Mais cette fois-ci, la Supercoupe d’Afrique fera la différence, surtout en ce qui concerne la confiance perdue », indique Hossam Abdel-Meguid, défenseur de l’équipe.

Les Blancs ont connu une saison catastrophique l’année dernière, terminant à la 3e place, avec 29 points de retard sur Ahly, le champion. Ce grand échec a incité le club à recruter plusieurs joueurs pour renforcer l’effectif, notamment le latéral marocain Mahmoud Bentayg, l’attaquant palestinien Omar Faraj, l’ailier polonais Konrad Michalak et le latéral de la sélection olympique égyptienne Mohamed Hamdi. Les trois premiers ont participé à la Supercoupe, et Bentayg était le seul titulaire parmi eux.

Malgré les informations qui ont circulé sur son niveau technique indiquant qu’il n’a pas convaincu son entraîneur Gomes, le Marocain a prouvé que ces nouvelles n’étaient que des rumeurs, en affichant une performance séduisante, voire la meilleure parmi les joueurs de son équipe. Les autres recrues n’ont pas encore montré le rendement attendu, mais il est encore trop tôt pour juger de leurs capacités.

« Avant la rencontre, certaines voix dans les médias locaux conseillaient à Zamalek de ne pas disputer le match, vu que la victoire semblait garantie pour Ahly. Mais nous avons prouvé que nous sommes une équipe confiante, capable de battre n’importe quelle équipe », a déclaré le directeur technique portugais de Zamalek. « Je suis très satisfait de la performance des nouvelles recrues et je pense qu’avec le temps, elles vont beaucoup s’améliorer et profiter à l’équipe », a-t-il ajouté.

Selon Amr Adham, l’un des dirigeants de Zamalek, le club a réussi un recrutement important cet été, précisant que cette bande de recrues, associée aux anciens cadres tels Ahmed Sayed dit « Zizo », Abdallah El- Saïd et Nasser Maher, va aider l’équipe à regagner confiance et à retrouver sa place parmi les grandes puissances du football égyptien. « La décision la plus importante de ma carrière a été celle de rester avec l’équipe. Ma place est ici dans ce club et avec ces supporters. Nous allons faire notre maximum pour remporter tous les titres possibles la saison prochaine d’autant plus que nous avons retrouvé notre confiance », conclut Zizo, la star de l’équipe.