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Une longue histoire d’inimitié

Mercredi, 25 septembre 2024

De l’occupation de régions frontalières en 1949, au lendemain de la création d’Israël, aux confrontations actuelles, les tensions n’ont jamais disparu entre le Liban et Israël. Un cycle de conflits étroitement lié à la question palestinienne. Retour sur les dates-clés.

Une longue histoire d’inimitié

Mars 1949 : En vertu d’un accord d’armistice, Israël se retire des villages du Sud-Liban.

Décembre 1968 : En représailles à des attaques de l’OLP, Israël cible l’aéroport de Beyrouth.

Avril 1973 : Attaque par Israël des quartiers généraux de l’OLP à Beyrouth et Sayda.

Avril 1975 : Déclenchement de la guerre civile libanaise. La présence de troupes palestiniennes dans le sud du pays et leur lutte contre l’armée israélienne contribuent à créer une situation explosive qui dégénère à la suite d’incidents armés entre milices chrétiennes et musulmanes. Tout au long de la guerre civile, Israël soutient la milice de l’Armée du Liban Sud (ALS) qui opère pendant l’invasion d’Israël au Sud-Liban au cours de la guerre.

Mars 1978 : Du 14 au 21, Israël envahit une partie du Sud-Liban. C’est « l’Opération Litani » (du nom du fleuve qui coule dans cette région). En réaction aux attaques de l’OLP qui lutte pour la libération de la Palestine, Israël veut constituer une zone de sécurité le long de la frontière en occupant le Sud-Liban. Le même mois, le Conseil de sécurité de l’ONU vote les résolutions 425 et 456, créant la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL) et appelant au retrait israélien et à la cessation des hostilités.

Juin à août 1982 : Israël impose un siège à Beyrouth dans le but d’en expulser l’OLP. Le siège prend fin après un accord qui permet aux combattants et aux dirigeants de l’OLP de se rendre en Tunisie. Malgré ce départ, l’armée israélienne occupe une grande partie du sud, ainsi que la capitale.

Septembre 1982 : Massacre de Sabra et Chatila. Du 16 au 18, avec l’aide des autorités israéliennes, des milices chrétiennes massacrent des Palestiniens vivant dans ces deux camps de réfugiés de la banlieue sud de Beyrouth. Ces milices chrétiennes s’étaient alliées à Israël dans le but de combattre ceux qu’ils considéraient comme leur ennemi commun: le peuple palestinien et son représentant légitime et reconnu, à savoir l’OLP.

Février 1985 : Annonce officielle de la création du Hezbollah, fondé en 1982 avec l’aide financière et militaire de l’Iran. Il devient le principal adversaire d’Israël. Dès lors, les affrontements se multiplient dans le sud. En parallèle, le Hezbollah s’enracine au Liban, notamment à travers les services offerts à la population.

Février 1992 : Hassan Nasrallah prend la tête de la milice après l’assassinat de Abbas Moussaoui par Israël. Il convertit ses troupes à la guérilla, en visant des soldats israéliens ou leurs supplétifs de l’ALS.

Juillet 1993 : Opération israélienne « Justice rendue » contre le Hezbollah et le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général. Des centaines de civils sont tués ou blessés, des milliers sont déplacés.

Avril 1996 : Opération « Raisins de la colère ». 17 jours de raids israéliens font plus de 200 morts au Liban et causent le déplacement de plus de 500000 civils dans le pays. On retiendra notamment le massacre de Cana, au cours duquel une centaine de réfugiés sont tués lors du bombardement d’un camp de réfugiés de l’ONU.

Mai 2000 : Retrait israélien du Sud-Liban suite notamment à une pression interne. Ce retrait offre une consécration au Hezbollah.

2005 : Le Hezbollah fait son entrée dans la vie politique en rejoignant le gouvernement pour la première fois. Il refuse de renoncer à la lutte armée contre Israël, étant donné que les fermes de Chebaa sont toujours sous occupation.

Juillet 2006 : Le Hezbollah enlève deux soldats israéliens, s’ensuit une offensive israélienne meurtrière. Il s’agit de la guerre la plus violente entre les deux parties. En seulement 33 jours, les combats causent la mort de 1200 personnes au Liban, en majorité des civils, et le déplacement d’un million de personnes. Côté israélien, le bilan s’élève à 165 morts, principalement des militaires. Le bilan humain le plus lourd des deux côtés en si peu de temps.

Août 2006 : Le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 1701 qui appelle à la cessation des hostilités, à l’établissement d’une zone démilitarisée et au désarmement des milices, dont le Hezbollah.

De 2007 à 2023 : Incidents transfrontaliers sporadiques. Avec le déclenchement de la crise syrienne, le Hezbollah prend part directement à la guerre aux côtés du régime syrien. Israël s’en mêle aussi en visant, dès janvier 2013, des cibles du Hezbollah.

Depuis le 7 octobre 2023 : L’opération « Déluge d’Al-Aqsa », menée par le Hamas contre Israël, marque un nouveau tournant dans les relations entre le Hezbollah et Israël et fait à nouveau monter les tensions à la frontière israélo-libanaise. Selon un décompte de l’AFP, ces violences ont fait au moins 600 morts côté libanais.

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