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A Assouan, des interrogations autour de l’E. coli

Hanaa Al-Mekkawi , Jeudi, 26 septembre 2024

L’apparition de plusieurs cas d’infections intestinales à Assouan, au sud de l’Egypte, suscite des interrogations. Le ministère de la Santé affirme que celles-ci sont dues à une bactérie, l’E. coli.

A Assouan, des interrogations autour de l’E. coli

Tout commence le lundi 16 septembre lorsque des dizaines de patients sont admis dans les soins intensifs et semi-intensifs dans la région d’Assouan au sud de l’Egypte. Les analyses révèlent qu’ils sont atteints d’infections intestinales bactériennes (E. coli).

Le gouvernorat d’Assouan a annoncé l’état d’alerte le samedi 21 septembre. Les personnes contaminées présentaient des symptômes intestinaux (diarrhée-nausées-vomissements), notamment dans le village de Darao et celui d’Aboul-Rich. 480 personnes en tout ont été hospitalisées.

36 patients sont toujours admis en soins intensifs et semi-intensifs (jusqu’à la date de parution du journal), «  il s’agit de personnes souffrant de maladies chroniques », a précisé samedi le ministre de la Santé et de la Population, Khaled Abdel-Ghaffar. « Ces personnes sont suivies 24 heures sur 24 », a-t-il ajouté.

Une équipe rassemblant les ministères de la Santé, du Logement, la Compagnie d’eau potable et le gouvernorat d’Assouan, avait été formée pour déterminer les causes de ces infections. Le taux d’occupation des hôpitaux d’Assouan est actuellement d’environ 37%, a affirmé le ministre de la Santé tout en mettant en garde contre les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux.

Le risque d’infection gastro-intestinale est très faible si on suit les procédures de santé appropriées, affirment les spécialistes de la santé.


Des visites sont effectuées par une équipe de la médecine préventive dans plusieurs hôpitaux d’Assouan pour vérifier que le service médical adéquat est fourni aux patients.

Le ministre de la Santé a annoncé que les 128 cas hospitalisés jusqu’à samedi 22 septembre sont rentrés chez eux après l’amélioration de leur état de santé et la recommandation médicale de terminer le traitement à domicile. Et ce, selon un communiqué du ministère de la Santé sur sa page officielle.

Un plan de trois axes

D’après le gouverneur, les premiers cas d’infection ont été détectés dimanche 15 septembre, journée de la célébration de la naissance du prophète Mohamed, « Mouled Al-Nabi », poussant certains à faire le lien avec des friandises contaminées.

« La cause est due à des aliments ou à des boissons contaminés. Pourtant, la source de pollution demeure inconnue », a déclaré le gouverneur. D’après lui, la politique adoptée par le gouvernorat porte sur trois axes, à savoir :

Premièrement, des visites sont effectuées par une équipe du secteur de la médecine préventive dépendant du ministère de la Santé dans plusieurs hôpitaux d’Assouan pour vérifier que le service médical adéquat est fourni aux patients.

Deuxièmement, un atelier virtuel a été organisé pour former les médecins des hôpitaux de la ville afin de les former sur le protocole de traitement des cas gastro-intestinaux. Une équipe médicale a également inspecté des maisons dans certains villages de Darao. Les résidents ont été interviewés pour expliquer la situation sanitaire actuelle et sensibiliser à la nécessité d’accorder une attention particulière à l’hygiène publique et personnelle.

Troisièmement, des campagnes ont été menées dans les restaurants du gouvernorat pour les inspecter et pour désinfecter les stations d’eau et les filtres du gouvernorat.

Les déclarations du gouverneur d’Assouan, ainsi que le communiqué du ministère de la Santé viennent suite aux appels circulant sur les réseaux sociaux et appelant à plus de transparence de la part des responsables quant aux raisons de ces cas d’infection. Cette situation a suscité des controverses dans les médias, avec plusieurs programmes qui s’y sont intéressés pour tenter de découvrir la situation et les raisons de la prévalence des troubles intestinaux.

Inquiétudes sur les réseaux sociaux

Les médias sociaux reflètent un état de panique et nombreuses analyses et rumeurs y circulent en essayant d’expliquer la situation. Sur les réseaux sociaux, certaines personnes associent ces symptômes à la maladie du choléra qui a été endémique au Soudan et transmise par les réfugiés soudanais, ou à l’eau contaminée à travers les inondations du Soudan transportée par le Nil. Le ministre de la Santé a cependant affirmé que l’eau n’est pas contaminée.

Les friandises de la célébration du « mouled » n’ont pas échappé à l’accusation, disant qu’elles pourraient avoir été polluées. « On traite ce sujet avec une grande transparence et on annoncera tous les détails aux citoyens », a déclaré le gouverneur en réponse à l’accusation du blackout sur les informations.

Quant aux habitants d’Assouan, la plupart sont loin des villages attaqués et ne connaissent pas plus que les informations propagées. « Nous savons qu’il y a des maladies intestinales dans certains villages sans savoir la vraie cause. Nous prenons soin de l’hygiène, nous évitons de boire de l’eau du robinet et nous achetons de l’eau minérale », explique Zeinab, une assistante sociale d’Assouan. Il est à noter que la population de la ville d’Assouan atteint 1,65 million d’habitants.

Khaled Abdel-Ghaffar s’est voulu rassurant. « La situation à Assouan est sous contrôle », a conclu le ministre.

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