Le Hezbollah a annoncé avoir bombardé des complexes industriels militaires spécialisés dans les équipements électroniques dans une région au nord de Haïfa en réponse aux explosions meurtrières de mardi et mercredi ayant touché des appareils de transmission visant différentes régions libanaises et causant la mort de nombreux civils, affirme l’agence libanaise NNA, dimanche 22 septembre.
Le Hezbollah a affirmé dimanche avoir ciblé avec des dizaines de missiles de type Fadi 1, Fadi 2 et Katyusha, dimanche 22 septembre à 6h30, des installations de production militaire israéliennes et a également affirmé avoir pris pour cible la « base et l'aéroport de Ramat David », situé à environ 45 kilomètres de la frontière, à deux reprises au cours de la nuit.
Le site de Ramat David est l'un des plus éloignés de la frontière libanaise que le Hezbollah ait déclaré avoir ciblé en près d'un an d'échanges de tirs transfrontaliers. .
Selon l’AFP, l'armée israélienne a annoncé qu’environ 150 roquettes, missiles de croisière et drones ont été tirés en direction d'Israël dans la nuit
« En soutien au peuple palestinien dans la bande de Gaza et sa résistance courageuse et honorable, et en réponse au massacre brutal commis par l’ennemi israélien dans diverses régions du Liban, le Hezbollah continuera à cibler des complexes militaires ».
Des centaines de milliers d'habitants se sont réfugiés dans des abris et les écoles ont fermé dimanche dans le nord d'Israël, où les échanges de tirs entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne se sont encore intensifiés, poussant le Moyen-Orient « au bord de la catastrophe », selon l'ONU.
Après presque un an de guerre dans la bande de Gaza, Israël s’est engagé dans une escalade sur le front libanais.
"Des centaines de milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris antiaériens dans le nord d'Israël", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée.
La défense passive israélienne a ordonné la fermeture de toutes les écoles jusqu'à lundi 18H00 dans les régions du nord du pays, dont certaines sont situées jusqu'à 80 kilomètres de la frontière libanaise.
L'armée israélienne avait annoncé samedi soir avoir "lancé une vaste attaque dans le sud du Liban après avoir identifié des préparatifs du Hezbollah pour tirer" sur Israël, engageant "des dizaines d'avions" dans cette opération.
Les échanges de tirs se sont multipliés depuis la vague d'explosions spectaculaires des appareils de transmission du Hezbollah, attribuée à Israël, qui a fait 39 morts et 2.931 blessés dans les bastions du mouvement au Liban, selon les autorités du pays. Israël n'a jamais commenté ces attaques.
Puis vendredi, une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth a porté un nouveau coup de massue au Hezbollah, décapitant sa force d'élite, l'unité Radwan, dont 16 membres ont été tués.
Parmi eux se trouvaient Ibrahim Aqil, le chef de l'unité, et Ahmed Mahmoud Wahbi, chargé d'opérations militaires jusqu'au début de cette année.
La frappe a fait 45 morts au total, dont des civils, selon les autorités libanaises.
"Alors que la région est au bord d'une catastrophe imminente, nous ne pouvons pas le dire assez: il n'y a PAS de solution militaire pour rendre l'un ou l'autre côté plus sûr", a averti dimanche la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.
L'escalade à la frontière israélo-libanaise a poussé le Premier ministre libanais Najib Mikati à annuler son déplacement à l'ONU à New York en appelant "à la fin des terribles massacres israéliens".
Face à "la nature imprévisible du conflit en cours", les Etats-Unis ont "exhorté" samedi leurs ressortissants au Liban à quitter le pays.
"Objectif clair"
Après l'échec de toutes les tentatives de médiation pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, Israël avait annoncé mardi qu'il étendait ses objectifs de guerre jusqu'au front nord, c'est-à-dire la frontière avec le Liban, pour permettre le retour chez eux de dizaines de milliers d'habitants déplacés par les violences.
Les principaux objectifs affichés jusqu'à présent étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien, depuis une attaque sans précédent dans une région, contrôlée par Israël, voisine de la Bande de Gaza assiégée depuis 17 ans.
"Nos objectifs sont clairs et nos actions parlent d'elles-mêmes", a déclaré, après la frappe de vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
La veille, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait averti que "le front du Liban avec Israël resterait ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza".
Dans la bande de Gaza, assiégée par Israël, la Défense civile a fait état samedi de 21 morts dont "13 enfants et six femmes" dans une frappe sur l'école Al-Zaytoun à Gaza-ville, dans le nord.
L'armée israélienne a affirmé avoir visé des combattants du Hamas, sans les nommer.
Au moins 41.391 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne lancée en octobre dernier dans la bande de Gaza, en majorité des enfants et des femmes.
A Tel-Aviv, des milliers d'Israéliens ont de nouveau manifesté samedi soir pour réclamer à leur gouvernement un accord qui permettrait la libération des otages.
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